Église Saint-Bruno, Voiron – 3ème prix Concours lumière 2019

« La ville de Voiron a mis en place en 2017 un plan lumière » explique Ingélux, concepteurs lumière lauréat pour la mise en lumière de l’église Sain-Bruno. Il comprend un périmètre sur l’ensemble du centre‐ville qui vise à répondre aux objectifs suivants :

• mettre en valeur et renforcer l’attractivité commerçante du centre‐ville,
• améliorer le cadre de vie des habitants,
• sécuriser l’espace public.

L’église Saint Bruno, monument le plus emblématique de la ville est le second édifice mis en valeur par la lumière, après le viaduc SNCF réalisé en 2017.

« Précédemment éclairée ponctuellement au moment des fêtes de fin d’année par des jeux de lumières colorées, le nouveau projet a rendu pérenne la mise ne lumière de l’église Saint Bruno suivant un scénario proposé par des architectes du patrimoine. Le matériel utilisé se devait de respecter l’édifice fragile ».

« Les lignes directrices de la façade forment quatre groupes architecturaux qui ont été étudiés pour la mise en lumière par les concepteurs lumière de Ingélux :

• groupe des portails et rosace ;
• groupe des galeries, baies et horloge ;
• groupe des arcatures et abats sons ;
• groupe des flèches ».

« Le choix de la mise en lumière s’est fait parmi quatre scénarii.

• En vue éloignée, l’église est perceptible depuis le grand paysage. Ce constat a conduit à proposer un éclairage de l’ensemble du massif occidental et des tours, visibles des points hauts de la Ville.
• En vue proche, la mise en lumière a été pensée de manière discrète. Elle souligne les lignes de force de l’édifice, les éléments architecturaux principaux et les modénatures significatives composant le monument.

« La mise en lumière respecte trois grands principes :

• l’application d’un voile de lumière progressif sur l’ensemble de la façade, grâce à quatre mâts de 9 m de haut,
• l’éclairage des détails et aspérités de la façade,
• un éclairage intérieur donnant une image habitée et vivante de l’édifice (vitraux, horloge) et participant à la mise en profondeur de la façade ».

« Un diagnostic du paysage nocturne urbain a permis de définir les niveaux d’ambiances lumineuses (luminance moyenne) afin d’intégrer au mieux ces nouveaux éclairages de l’église. Lumière blanc chaud et lumière blanc froid composent la palette des lumières utilisées ».

Installation technique

« L’emplacement des spots, et rubans flexibles LED a été étudié pour une parfaite intégration. La mise en lumière des portails s’effectue via des luminaires encastrés dans le parvis de l’église ».

« Les gobos ont été installés sur 4 mats répartis chacun aux points cardinaux des tours de l’église (2 sur la place centrale, deux sur les rues adjacentes). Ces éléments ont été validés par l’Architecte des Bâtiments de France car visibles du public ».

Intégration environnementale de la mise en lumière

« Dimensionnement de l’éclairage : l’étude des coefficients de réflexion des matériaux composant la façade a permis d’ajuster la quantité de lumière nécessaire. Le gain sur les puissances a permis de travailler avec une plus grande qualité ».

« Le diagnostic sur les ambiances lumineuses urbaines dans le quartier de l’église a aussi montré un environnement peu éclairé et a permis de définir au plus juste la puissance à installer. La luminance se situe entre 3 et 5 cd/m² :

• 3 étant la valeur minimale pour marquer cet édifice majeur,
• 5 un maximum pour ne pas déconnecter l’église du milieu urbain environnant ».

« Les projecteurs gobo spécialement étudiés permettent de limiter les émissions lumineuses parasites vers le ciel en ne ciblant que les éléments architecturaux à mettre en lumière ».

« Afin de préserver la biodiversité, et de conserver une colonie de chauves–souris (Grands murins) installée dans les combles de la toiture de l’église, aucun appareil (spot ou câble) n’a été installé dans cette partie de l’Eglise. L’orientation des flux lumineux a été faite pour ne pas entrer dans la toiture ».

« Pour adapter l’éclairage au rythme des saisons, la mise en route de l’illumination de l’église suit l’allumage de l’éclairage public commandé par des horloges astronomiques ».

« Des horloges installées également sur chaque mat supportant les gobos sont programmées pour une extinction du monument à partir de minuit, pendant toute l’année. L’extinction des spots installés à l’intérieur de l’édifice est calée sur ces mêmes horaires ».

Église Saint Bruno : histoire et architecture

L’église Saint Bruno est de style néogothique flanquée de deux tours élancées de 29 mètres de hauteur, dominant l’ensemble de la vieille Ville. Sa composition s’approche des travaux de recherche de Viollet le Duc sur la cathédrale idéale :

• la hauteur de l’église est égale à sa longueur totale,
• la façade est de composition tripartite en largeur et en hauteur,
• deux matériaux principaux et régionaux sont utilisés dans sa construction.

Ces matériaux créent une bichromie : la pierre de Ratz et le ciment Prompt moulé pour les décors extérieurs et intérieurs (développé par la cimenterie Vicat de Grenoble).

L’édifice a été construit entre 1864 et 1870 par l’architecte Alfred Berruyer. L’église a été classée monument historique le 1er novembre 2007. Son emplacement a été choisi du fait du remaniement de l’urbanisation de la ville avec l’arrivée du chemin de fer et de la construction de la gare en 1856. De nouveaux quartiers et des percements de nouvelles avenues voient le jour. L’église Saint Bruno est positionnée au cœur de la ville et de ces remaniements (place de la République, cours Sénozan, avenue Jules Ravat). Les flèches et les tours de l’église sont les parties les plus visibles depuis de nombreux points de vue de la ville.

Approfondir le sujet

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