Expériences hypnotiques à la Fondation Cherqui à Aubervilliers
Du générique à l’optique. Jean Cherqui était un médecin, pharmacologue, statisticien, mais également un pionnier dans le médicament générique en 1980. Tout au long de sa vie, aux côtés de sa compagne Colette, il constitue une collection d’œuvres d’art composée aujourd’hui de plus de 5 000 pièces. C’est leur petit-fils Mathias Chetrit qui œuvre désormais à la Fondation Cherqui pour faire connaître cet héritage unique au monde, avec une approche aussi ludique qu’expérimentale.
Fondation Cherqui, des œuvres dans une usine
C’est un véritable pôle artistique qui se développe depuis quelque temps dans le 93. Avec l’installation de l’incubateur artistique Poush et l’ouverture de la cette fondation, la Seine-Saint-Denis renforce son attractivité culturelle.
Ainsi, en poussant les portes d’anciens entrepôts, on découvre des œuvres majeures insoupçonnées. Des plasticiens sud-américains des années 1960 aux artistes contemporains en résidence, les sculptures et tableaux se propagent sur plus de 1 000 m2.
Créativité disséquée autour de l’art optique et cinétique
Entre les murs de la Fondation Cherqui, on ne sait où donner de l’œil. Dès notre arrivée, c’est une enfilade de pièces d’art optique et d’art cinétique qui exposent des maîtres comme Julio Le Parc, U-ram Choe, Carmelo Arden-Quin, Gyula Kosice, Martha Boto, Ettore Sottsass, Gregorio Vardanega, Horacio Garcia Rossi, Thomas Canto ou encore Miguel Chevalier.
Puis on se perd dans le chaos organisé des ateliers ouverts à la visite qui verront naître de nouvelles créations et restaurations. Enfin, on s’abandonne au sein d’une installation de Jesús-Rafael Soto, dans les graphismes d’une Ferrari repeinte par José Franco ou tout simplement dans la piscine de ballons de Gastón Ugalde.
R&D de l’art pour tous
Avant, ici, on cherchait pour la médecine. De nos jours, c’est pour l’art. Pour qu’il continue à se diversifier. Pour qu’il s’offre à un public toujours plus large. Pour que la frontière entre l’œuvre et son observateur soit questionnée. Et pour cela, rien de tel que des espaces immersifs, des ateliers pour enfants, des résidences d’artistes, des visites guidées ou la privatisation des lieux.
En exposant cet art immersif, la fondation joue avec le mouvement du spectateur qui devient alors partie intégrante de l’œuvre. Dans cette fondation, on provoque des sons, on actionne des boutons et on peut même toucher les œuvres pour comprendre de nombreux phénomènes optiques.
Contagion familiale des illusions d’optique
La particularité de cette collection réside dans le lien de parenté qui rapproche ses différents protecteurs. D’abord histoire d’amour entre deux passionnés de galeries, elle devient héritage pour un petit-fils ayant grandi parmi les œuvres. Son nom d’artiste : Falcone. Designer autodidacte, ce technicien de la lumière développe un univers où les formes géométriques flirtent avec des sources en tous genres. Cercles et carrés simulent alors des espaces infinis grâce au néon et à la LED se reflétant dans le plexiglas et le miroir. Des illusions d’optique qui captent le regard comme elles le faisaient déjà chez leur collectionneur visionnaire.
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Lieu
- Fondation Cherqui
- Aubervilliers, France