Hyperespace, matières d’ambiances, ENSA Nantes

Comme à son habitude, le workshop Matières d’ambiances du Master en Architecture de l’ENSA Nantes teste des matériaux innovants. Objectifs : aborder les questions d’ambiances et d’environnement sous une forme pratique et envisager d’éventuels transferts de technologies. Focus sur Hyperespace.

Workshop matières et ambiances

Le workshop Matières d’ambiances s’organise en six jours répartis en trois temps :

• Session 1 : vendredi 21 septembre 2018, Amphi 100, présentation des objectifs, du programme et des attendus, attribution des matières aux groupes, prise de connaissance du matériau et premières manipulations de la matière, mise en forme d’un récit autour de la matière.
• Session 2 : mardi 2 et mercredi 3 octobre 2018, salles 1B10 et 1B11, mise en forme de l’intuition, à la conception du dispositif d’ambiance mettant en rapport l’esprit et la main.
• Session 3 : mardi 6, mercredi 7 et jeudi 8 novembre 2018, ateliers de construction du dispositif d’ambiances et la mise en place de l’exposition.
  

Soit 3 ECTS sur 41 heures encadrées et 34 heures de travail personnel soit 75 heures au total.

Pour les étudiants, il s’agit de d’expérimenter et ainsi d’évaluer les qualités d’ambiances produites par leur mise en œuvre de ces matériaux. Par groupe, il est leur est demandé « de construire un dispositif d’ambiances faisant vivre une expérience sensible afin de révéler le matériau dans toutes ces qualités et potentialités ».

Encadré par Virginie Meunier, Emmanuelle Gangloff, Céline Drozd, Benjamin Avignon et Gwenael Brétéché, architectes, enseignants et chercheurs au CRENAU, chaque année, l’exposition des travaux d’étudiants révèle de bonnes surprises, comme l’a encore prouvée l’exposition en novembre dernier.

Voici la présentation de l’installation Hyperespace, avec les mots des quatre concepteurs : Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, étudiants en Master d’Architecture à l’ENSA Nantes.

Matière : PMMA Jaune Fluo

« Cette matière, inconnue pour nous, évoque tout de suite un côté futuriste, high tech.. Une sensation de vitesse qui traverse la matière, la vitesse de la lumière. L’aspect souple et doux de la matière contraste avec son côté anguleux, coupant, presque dangereux. C’est un objet qui sort du naturel, qui semble produire sa propre lumière. Il transforme l’image de ce qui le traverse, le reflète et le touche.. Il rend la lumière maîtrisable et d’une certaine façon « palpable » Il permet de filtrer la réalité, d’illuminer l’image qui le traverse. Tous ces paramètres nous évoquent alors un univers artificiel, très linéaire, futuriste… »

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

Perspex de Vink

Présentation de la documentation du fabricant Vink, fournisseur européen de produits semi-finis plastiques en plaques, joncs, Tubes, films.

« Perspex couleurs est la matière plastique proposant la meilleure qualité optique associée à une résistance aux UV incomparable. En grade standard, les plaques ont une surface extrêmement brillante. La gamme de couleurs et les différents aspects de surface offrent des solutions uniques pour décliner une identité visuelle attractive et donner de l’impact à votre communication. Ses possibilités de transformation (usinage, formage à chaud, collage, sérigraphie…) en font un matériau facile à adapter aux exigences les plus créatives. De poids moléculaire élevé, le Perspex est un PMMA coulé offrant une stabilité thermique et une résistance chimique supérieure au PMMA extrudé ».

• Plaques : 3050 x 2030 mm
• Épaisseurs : de 3 à 10 mm

Impressions étudiants sur le matériau

• Univers Sifi (Tron)
• Design de la ligne
• Évoque la signalétique routière
• Univers ludique, jouet enfants
• Matière inconnue
• Coté high tech, « fibre optique »
• Côté dangereux / artificiel / surnaturel
• Impression d’électricité (émet de la lumière)

Hyperespace, le projet

« Quelle découverte que ce matériau luisant, presque magique, laissant émaner une lueur électrique à la lumière. Il nous transporte, nous fait traverser le temps et l’espace comme un voyage cosmique à la vitesse de la lumière ».

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

Pour notre dispositif situé au plateau 1A [ndlr : niveau 1 de l’ENSA Nantes], nous avons imaginé un ensemble de lames de PMMA, mobilisant la vue pour générer un nouvel espace. Il a été pensé à deux échelles, d’abord du point de vue de l’usager qui se rendra au bâtiment de recherche du CRENAU ainsi qu’à une échelle plus large, d’un point de vue extérieur au dispositif. La perception de l’espace est modifiée et accentuée grâce à un jeu de la perspective, le dispositif spatial fait vivre une nouvelle expérience dans un espace de transition ».

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

« Ce dispositif permet de proposer un double effet à notre dispositif. D’une part de  l’intérieur, en le traversant, en le côtoyant, celui-ci modifie notre perception de l’espace. Depuis l’extérieur, il offre une installation esthétique, brillante, visible à plusieurs mètres ».

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

Un présentoir original

« Si le tunnel représente l’essentiel du travail, il était nécessaire que le présentoir puisse refléter l’esprit du matériau que nous avions choisi. En restant dans le même vocabulaire de matériaux nous avons tenté de mettre en scène le cartel de présentation. Il nous a permis de mettre en avant la technique de thermoformage du PMMA mais aussi la caractéristique de la tranche qui ressort de son environnement par sa capacité à produire de la lumière. Il fait donc signal dans son contexte et met en avant le texte de présentation. Dans l’idée nous voulions inclure un support pour les lunettes à ce présentoir afin d’en laisser à disposition pour vivre l’expérience de l’hyperespace plus intensément ».

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

Retour des étudiants

« Nous avons été agréablement surpris de la souplesse du plastique qui en longues bandes a permis de donner des lignes courbes qui enrichissent finalement le projet ».

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

« Ensuite, nous aurions pu élaborer des fixations plus souples dans l’assemblage entre le PMMA et le métal car nous avons juste serré les deux matériaux par pincement ce qui rend la structure moins démontable et cela raye aussi le plastique. L’effet est sinon bien réussi et va dans le sens de nos attentes ».

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

« Si nous craignons que la structure prenne trop de place, finalement elle participe a l’accentuation de la perspective par le rétrécissement des anneaux et la répétition des pattes de fixations ».

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

« Avec peu de matière nous avons obtenu un espace délimité qui insuffle une nouvelle pratique de l’espace. Le passage cependant reste rarement emprunté car il fait peut-être peur et quand c’est le cas c’est alors à toute vitesse ! »

Eliott Beuvelet, Arthur Claux, Anthony Clochard et Tom Dematteis, ENSA Nantes

Approfondir le sujet

• Lumière noire, mystère de l’éclairage ultraviolet
• Miss sunshine, matières d’ambiance, ENSA Nantes
• Matières et matériaux, Architecture, Design et Mode