Joyaux de Al Thani en lumière par ACL au Grand Palais à Paris
Quand l’exposition vous transporte dans l’univers du bijou indien. Un moment rare où vous vous laissez emporter dans l’espace scénographique. Le temps n’a plus d’emprise sur vous. C’est ce que vous réserve la superbe scénographie de bGc studio au salon d’honneur du Grand Palais, parfaitement mise en lumière par ACL.
Plus de deux cent soixante-dix pièces exceptionnelles de la collection Al Thani sont présentées. Elles sont associées à des prêts de peintures d’institutions et de collections particulières. L’exposition s’articule autour de deux axes directeurs :
- le raffinement artistique de l’Inde moghole,
- le dialogue instauré avec l’Europe dès la Renaissance.
Objectif : retracer plus de cinq siècles d’évolution du bijou, du goût et du travail des pierres précieuses.
Scénographie, un écrin féerique
Comme source d’inspiration, la scénographie puise dans le raffinement de la culture indienne. Tel un écrin féérique, elle met en valeur les pièces présentées, chacune de manière spécifique, tant dans la présentation que dans leurs éclairages précis d’ACL.
Les espaces dessinés par les scénographes Giovanna Comana et Iva Berthon Gajsak, de bGc studio, sont à base circulaire. Fluides et amples, les six thématiques s’organisent autour de grandes surfaces courbes en maille métallique dorée et de grandes installations suspendues impressionnantes.
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Ambiance lumineuse de palais des maharajahs
Dès le concours, l’agence de conception lumière ACL participe à la scénographie. « L’idée est de faire un peu comme la lumière intérieure des palais des maharajahs » explique Alexis Coussement, concepteur lumière. « L’ambiance de l’exposition est assez sombre pour faire ressortir les pièces exposées ».
Les sols noirs réfléchissants, légèrement surélevés dans chaque espace de présentation des joyaux, et des coques noires brillantes accentuent encore un peu plus cette impression de rêve éveillé.
Mise en lumière de la scénographie
Dans la deuxième partie du salon d’honneur du Grand Palais, une grande installation évoque une coupole du Taj Mahal. Elle s’inspire des installations d’artistes contemporains comme Soto, Barbier, Xiaoin Jan…
Techniquement, l’effet de coupole est créé par une batterie de fils noirs renforcés en kevlar, suspendus à un plafond noir circulaire. Des pampilles en forme de feuilles de métal dorées sont fixées à différentes hauteurs sur ces fils, de manière plus ou moins dense.
La lumière en douche sur les pampilles donne une impression d’espace évanescent. L’éclairage provient « d’encastrés de plafond, avec un peu de retrait pour la lampe dichroïque de 10° » décrit Alexis Coussement.
Éclairage des surfaces verticales
« Les mailles métalliques de laiton et cuivre créent des effets cinétiques, selon la position de l’observateur » décrit Alexis Coussement. La lumière rasante en LED s’effectue depuis la base de la maille métallique. « Comme un filtre gris de gélatine, on se sert aussi de cette maille en éclairage pour atténuer le faisceau d’un projecteur » note le concepteur lumière.
Plusieurs grandes surfaces planes latérales dans la galerie, en tissus indiens, sont rétroéclairées avec des linéaires LED. Ils sont équipés « d’optique qui fait monter la lumière ».
Éclairage des vitrines à bijoux
« Les vitrines ont été dessinées en pensant à la lumière dès le départ » précise Alexis Coussement « car on sait très bien que les objets changent de place dans une exposition. Il faut toujours prévoir un maximum de flexibilité ».
Ainsi, pour les bijoux, deux rails sont souvent placés sur le côté de la vitrine ou sur son couvercle, en cachant au maximum les projecteurs. Plusieurs températures de couleurs sont utilisées pour mettre en valeur les pierres :
- 3000 K : émeraude, rubis et or,
- 4000 K : saphir,
- 3000 et 4000 K : diamant.
Selon le bijou, le concepteur lumière avec sa chef projet Nora Loli choisissent les appareils « dans un stock de petits projecteurs LED Loupi. Des optiques 10 et 16° sont le plus souvent utilisées, avec quelques angles plus larges, ainsi que de petits accessoires anti-éblouissement : canon, coupe flux et grille nid d’abeille » pour éclairer les vitrines.
Dans un espace de l’exposition, deux murs noirs en forme d’orbites accueillent des diamants montrés de manière à être étincelants. Les scénographes ont conçu des vitrines en forme de gouttes d’eau où la lumière est inscrite dans leurs tranches. Une masse de plexiglass est coupée à la forme et rétroéclairée par un ruban de LED blanc froid.
Éclairage des tableaux et cartels
Les tableaux de l’exposition sont éclairés depuis les ponts suspendus à 14 mètres du sol, ce qui a généré de « petites difficultés lors du réglage » raconte le concepteur lumière. Des découpes de théâtre à LED de chez ETC sont mises en œuvre.
Les cartels de l’exposition sont « presque tous rétroéclairés en LED de faible puissance avec un dimmer qui travaille à haute fréquence, afin de ne pas avoir de scintillement qui gênerait leur lisibilité » insiste Alexis Coussement. « C’est la norme IEE 1789-2015 pour prévenir les problèmes de santé et d’épilepsie liés aux LED ». Cette norme s’intitule : pratiques recommandées pour moduler le courant dans les LED à haute luminosité pour atténuer les risques pour la santé des spectateurs.
Infos pratiques
- Exposition du 29 mars au 5 juin 2017
- De 10h à 20h
- Fermée tous les mardis et le lundi 1er mai
- Nocturne mercredi jusqu’à 22h
- Nuit européenne des musées le 20 mai : entrée gratuite de 20h à minuit
- Site du Grand Palais : Des grands Moghols aux Maharajahs
Lieu
- Grand Palais
- Paris, France
@Paradise Hunter Merci pour la mention dans votre billet sur les expositions à voir à Paris en ce moment.