La Lune, exposition au Grand Palais de Paris
La célébration du cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune nous offre l’occasion de célébrer la longue relation des hommes avec cet astre familier, à travers des d’œuvres d’art qui ont incarné les multiples formes de cette relation. Cette exposition articulée en cinq parties propose au visiteur de se confronter aux créations artistiques de l’Antiquité à nos jours, de l’Europe et d’ailleurs, inspirées par notre unique satellite.
« Cette exposition est née d’une date anniversaire : il y a cinquante ans, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, deux hommes marchèrent sur la Lune. L’immense portée de cet exploit, où l’Homme dépassa les limites assignées par la Nature, n’est pas seulement de l’ordre du progrès, de la technologie et plus largement de la « conquête ». L’événement est aussi puissamment symbolique, un caractère qui nous frappe aujourd’hui peut-être davantage, avec un demi-siècle de recul. Nous avons choisi d’y voir le point culminant de la relation que l’humanité entretient depuis toujours avec cet astre, luminaire de la nuit et marqueur du passage du temps ».
Alexia Fabre, Philippe Malgouyres, commissaire d’exposition, extrait du catalogue
Parcours de l’exposition
- Du voyage réel aux voyages imaginaires
- La Lune observée
- Les trois visages :
- La Lune caressante
- Au rythme de la Lune changeante
- La Lune noire
- La Lune est une personne
- Une invitation au rêve
Du voyage réel au voyage imaginaire
L’exposition débute par le voyage réel, en juillet 1969. Elle propose ensuite de remonter le temps, à travers les voyages rêvés par la littérature et les arts vers la Lune. Depuis l’Antiquité, l’idée de se rendre dans notre satellite le plus proche de la Terre par les moyens les plus fous déchaîna l’inventivité et l’imagination la plus débridée.
Avec l’expédition d’Apollo 11, le voyage, devenu réalité, inaugure le début d’une nouvelle ère. Pourtant, l’imagination n’y perd pas ses droits, bien au contraire : à la fantaisie s’ajoute de grandes interrogations sur l’humanité, la place des femmes, le nationalisme, l’inégalité du développement économique.
Lune observée
La première tentative de dessiner la Lune est de Thomas Harriot en 1609. A partir de Galilée, des instruments de plus en plus précis ont permis d’en explorer la surface.
Les premières cartes de la planète sont dessinées au milieu du XVIIe siècle. A la fin de ce siècle, Cassini réalise une carte plus précise que les précédentes qui restera une référence jusqu’à l’apparition de la photographie.
La présentation de la réplique de la lunette de Galilée, des premiers dessins et cartes, puis de photographies illustreront l’évolution d’un regard de prise de connaissance, à la recherche d’une vérité objective dont ne sont jamais absente le rêve et la contemplation esthétique.
Les trois visages de la Lune
Le parcours articule en trois sections l’évocation des trois visages de l’astre lunaire ou de ses trois humeurs : caressante, changeante ou inquiétante.
Lune caressante
Le premier visage est bénéfique et caressant ; c’est la Lune qui protège et qui inspire. Sous sa protection, l’homme rêve, aime, dort, prie ou médite. Ainsi, dans le célèbre tableau de Girodet, Endymion endormi, Diane visite sous la forme d’un rayon lumineux le sommeil du beau jeune homme, et le caresse de sa lumière.
Au rythme de la Lune changeante
Le second visage est celui de la Lune changeante, versatile, dont les mutations scandent le temps des hommes et organisent leurs calendriers. Les croyances populaires en font l’origine de l’humeur des femmes, qualifiée de « lunatique ». Ses rythmes deviennent phénomènes optiques inspirant de nombreux artistes du XXe siècle.
Lune noire
Enfin, le troisième visage est celui de l’astre des ténèbres, de la mélancolie ou de la folie : la Lune noire ou démoniaque, source de fantasmes et de peurs.
La Lune est une personne
La quatrième partie de l’exposition montre que, depuis l’antiquité, cet astre lointain est une divinité proche, de forme humaine, tantôt homme, tantôt femme, ayant souvent différents aspects liés à ses changements.
Si en Egypte, en Mésopotamie ou dans l’hindouisme moderne l’astre est déifiée sous une forme masculine (Thot, Nefertoum, Sîn, Chandra), l’antiquité classique la fait femme : Artémis, Diane, Séléné, Hécate. Dans le christianisme, la Vierge, qui reflète la lumière mais ne la produit pas, va être aussi associée à la Lune.
Une expérience partagée de la beauté
La dernière partie de l’exposition montre l’astre lunaire comme source d’inspiration, proche et mystérieuse, qui dévoile la Nature sous une lumière réfléchie, étrange, intime, mélancolique, et toujours contemplative, propice à un renouvellement du thème du paysage. Elle est une expérience à part entière de la beauté. L’exposition se clôt sur L’endymion endormi de Canova, moment paisible de contemplation.
Bande annonce de l’exposition au Grand Palais
Reportage sur l’exposition, Culture First
En savoir plus
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Photo en tête de l’article : Leonid Tishkov, Private Moon – plexiglass, LED et générateur, 2003-2014 © Leonid Tishkov
Équipe du projet
Lieu
- Grand Palais
- Paris, France
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