Le grand palais cinéma musée de Cahors par Antonio Virga et Ph. A.
Au nord du centre historique de Cahors, un terrain de parking existait non loin du Lot. Aujourd’hui, la place Bessières est un bel espace piétonnier, protégé par une allée d’arbres qui borde l’espace public. En occupant le lieu détruit lors d’un incendie en 1943, l’architecte Antonio Virga a réinterprété la symétrie de la caserne militaire préexistante. Par sa masse imposante, le grand palais cinéma musée de Cahors rayonne aussi par son éclairage naturel et artificiel conçu par l’agence, Ph. A. concepteurs lumière et design, de Philippe Almon. Découvrez pourquoi.
Au dernier niveau du bâtiment, avec une entrée distincte du cinéma, se trouve un espace de 300 m2 où sera localisé le musée de la Résistance, de la déportation et de la libération du Lot.
Composition architecturale contemporaine
À la recherche d’une esthétique contemporaine forte, l’architecture du cinéma dépasse les objectifs demandée par le maître d’ouvrage. Entre autre, la reconstitution de la morphologie de l’ancienne caserne. Le bâtiment se décompose en deux volumes distincts à fort pouvoir d’attraction visuelle : l’un en brique et l’autre en métal doré perforé.
Miroir des deux bâtiments de l’ancienne caserne, le volume en briques est imaginé comme une réinterprétation contemporaine et identifiable des existants. Le contraste visuel du volume doré donne l’impression d’un second bâtiment adossé au premier. L’accord chromatique entre la brique claire – linea 9001 de chez Vande Moortel – et la tôle en aluminium perforé, thermolaqué en doré, rappelle les nuances du centre historique de Cahors.
Brique claire, moucharabiehs et lumière du jour
« L’emploi d’une brique en argile naturelle nous semblait nécessaire pour s’assurer de l’authenticité et de la pérennité du résultat. La brique, que l’on retrouve souvent dans l’architecture de Cahors, comme la Tour du Pape Jean XXII située à quelques mètres du site, devient ainsi le trait d’union avec l’histoire cadurcienne, c’est un nouvel élément de liaison avec la ville ».
Antonio Virga, architecte
Le volume monolithique en façade est allégé aux étages par des moucharabiehs. Cette alternance de pleins et de vides suit une logique fonctionnelle pour donner de la lumière du jour à l’intérieur du bâtiment.
Avec un jeu d’ombre et de lumière, cette peau perforée permet d’animer les espaces intérieurs. De nuit, la façade par un jeu de transparence semble vivre et respirer.
Lustres monumentaux de l’accueil
L’éclairage intérieur de Philippe Almon, de l’agence Ph. A., accompagne le projet d’architecture. Ainsi, le hall d’accueil combine un éclairage naturel latéral, des lustres monumentaux et des réglettes LED encastrées en lignes dans le plafond. Ces luminaires Soho de chez Ambiance Lumière sont sans bords. Autrement dit « trimless » en anglais. C’est-à-dire qu’ils s’intègrent parfaitement dans l’espace intérieur sans laisser percevoir leurs épaisseurs.
En accédant à l’étage, le choix du concepteur lumière sont les mêmes avec des encastrés de plafond éclairant les circulations.
L’accès aux salles de cinéma proprement dites s’effectue via une alcôve peinte en violet. Chaque numéro de salle est souligné en rétroéclairage tandis que des downlights dramatisent la déambulation vers la séance.
Les sept salles obscures ont une capacité de 1051 places, toutes accessibles aux PMR. Des vidéo projecteurs laser 2K et 4K sont utilisés pour les écrans. Dommage que l’architecture intérieure de la salle de cinéma et son éclairage fonctionnel par des downlights en quinconce manquent de créativité, à la hauteur de la forme architecturale audacieuse extérieure.
Classé cinéma art et essai, le nom du lieu fait référence à un ancien établissement : Le Palais, premier cinéma de la ville de Cahors.
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Photo en tête de l’article : le grand palais cinéma musée, Cahors, France – Architecte : Antonio Virga – Concepteur lumiere : Ph. A, Philippe Almon © Luc Boegly
Lieu
- Grand palais cinéma musée
- Cahors, France
Équipe du projet
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