Le Roi Lear de William Shakespeare, Théâtre National Populaire
Un vieillard dans les cercles de l’enfer. Pour cette pièce mythique, le metteur en scène, Christian Schiaretti, a fait le choix de raconter l’histoire de Lear, « en mettant l’accent sur sa dimension politique, «quasi-policière», comme il le dit lui-même » précise son dramaturge, Florent Siaud. « Cette intention a un puissant corollaire physique et scénographique : le cercle ».
Scénographie en cercle
Sur une idée de Christian Schiaretti, Fanny Gamet, scénographe, va dessiner le décor. Il s’agit d’un portique en demi-cercle de 13 travées sur deux niveaux. L’architecture autoritaire est austère. Simplifiée à l’extrême et sans modénature, elle focalise mieux l’attention sur le jeu des comédiens :
- Au rez-de-chaussée, les portes s’ouvrent à deux battants vers l’intérieur, créant alors l’épaisseur du mur quand elles restent ouvertes selon les scènes.
- Aux étages, les fenêtres sont fermées par une toile beige, tel est cyclo, en arc de cercle. Selon les séquences, elles remontent dans les cintres. Le fond est alors noir au lointain.
Le sol est un plancher beige clair pour que les personnages de la pièce contrastent bien avec l’espace scénique. Posée en arc de cercle le long des arcades, la partie centrale est un plancher droit dans l’axe à la salle.
« Cet espace reste un espace de théâtre, c’est-à-dire une surface où toutes les situations sont susceptibles de surgir » conclut Florent Siaud.
Lumières scéniques colorées
Les éclairages conçus par Julia Grand sont très contrastés, voire cinématographiques. Variant du blanc chaud au blanc froid, de la face au contre-jour, les latéraux sont utilisés pour quelques scènes.
Un point caractéristique de la représentation est l’usage des directions de lumière clefs, comme au cinéma, pour marquer la dramaturgie. De plus, des projecteurs HMI de fortes puissances sont équipés d’une couleur primaire, en contre-jour ou en face :
- lumière rouge, marquant le jeu politique sournois que prend le Roi Lear,
- lumière bleue, pour les scènes nocturnes et de folie du roi,
- lumière verte / lumière turquoise, pour les scènes de guerre et de désolation.
Ce choix me rappelle celui d’un autre éclairagiste, Gérald Karlikow, en 1994 pour les « 7 Lear » de Howard Barker. Sur la scène du Théâtre Graslin de Nantes, dans une mise en scène de Claudine Hunault du Théâtre La Chamaille, les lumières primaires traduisaient l’état psychologique de la dramaturgie.
A voir en tournée en France
- Du 12 au 28 mai 2014 : Paris, Théâtre de la Ville
- Du 4 au 6 juin 2014 : Dunkerque, Le Bateau Feu
Approfondir le sujet
Lieu
- Théâtre National Populaire
- Villeurbanne, France