L’école des femmes de Molière, lanternes en espace scénique
L’École des femmes est la première comédie en cinq actes et en vers de Molière. Elle date de 1662.
Créé dans une forme itinérante par Les Tréteaux de France à Brangues en juillet 2013, le spectacle présenté au TNP a effectué une longue tournée en France.
L’interprétation des comédiens est parfaitement maîtrisée. Elle fait sonner le texte autant que le sujet qui porte souvent à rire. Une bonne détente qui revisite un classique !
Comme une place publique
La scénographie est signée de Fanny Granet. Elle se compose :
- d’un praticable au centre de la scène, la base de la représentation scénique composée de tréteaux et d’un plancher,
- de cinq paravents sur ce podium. Un dessin enfantin représente une maison,
- d’une ligne de paravent en fond de scène, avec des arbres et une autre maison dessinée,
- d’une série de lanternes diffusantes, en différents plans.
Cette forme est totalement modulable selon l’ouverture de l’espace scénique d’un lieu à l’autre.
Lumières de lanternes
Caractéristique de la vision scénique, des lanternes sont implantées sur la scène avec une fonction bien distincte :
- En avant scène, telles huit bornes basse, elles créent des effets de rampe et balisent le bord de la place publique.
- Posé sur le praticable, telles cinq lanternes vénitiennes, elles donnent l’impression de chandelles qui éclairent les comédiens, accentuent l’action scénique avec une direction de lumière clef et deviennent luminescentes rouge pour le dernier acte.
- Côté jardin et côté cour de la scène, deux rangées de lanternes sont suspendues à des mâts rétreints en arc. La densité de lumière diffuse aplatit les contrastes et laisse peu de zone d’ombre sur la scène, dommage.
Deux contre-jour ambrés, à jardin et à cour, interviennent sur le premier acte. Ils soulignent les entrées et sorties de comédiens par les paravents en fond de scène.
Intégration de l’éclairage
Vue depuis la salle, la géométrie des lanternes est à base octogonale. Une lampe halogène verticale est graduée plus ou moins en fonction des scènes.
Côté scène, en y regardant de plus près, il s’agit d’une forme tronquée. Elle accueille deux petits projecteurs : un dichroïque halogène ponctuel et un éclairage diffus à LED. Un même principe d’éclairage était utilisé sur le spectacle …
Pendant tous les actes, toutes les lanternes restent allumées, comme des veilleuses sur la transparente comédie que Molière nous raconte. Pour séparer symboliquement les actes, les grandes lanternes montent en intensité quelques secondes avant de prendre les niveaux de la prochaine scène.
Sur la passerelle en salle, huit découpes cadrent le praticable principalement : quatre en blanc chaud, quatre en blanc froid. Ces faces permettent de corriger les ombres assez fortes sur les visages que procurent les lanternes du praticable.
Pour le dernier acte, un éclairage blanc froid, puis bleu primaire à LED, placé dans les faces latérales du podium accentue la révélation de l’abus de pouvoir et la question de la femme libre qu’aborde la pièce.
Propos de la pièce
« Arnolphe est un homme d’âge mûr qui aimerait jouir du bonheur conjugal, mais il est hanté par la crainte d’être trompé par une femme. Aussi a-t-il décidé d’épouser sa pupille Agnès, élevée dans l’ignorance, recluse dans un couvent. Horace, un jeune homme, est tombé amoureux d’elle au premier regard ; il se confie à Arnolphe dont il ignore le rôle de tuteur ».
Comédiens
- Laurence Besson : Georgette, paysanne, servante d’Arnolphe
- Jeanne Cohendy : Agnès, jeune fille innocente, élevée par Arnolphe
- Philippe Dusigne : Oronte, père d’Horace et grand ami d’Arnolphe
- Thomas Fitterer : Enrique, beau-frère de Chrysalde. Un notaire
- Maxime Mansion : Horace, amant d’Agnès
- Patrick Palmero : Chrysalde, ami d’Arnolphe
- Jérôme Quintard : Alain, paysan, valet d’Arnolphe
- Robin Renucci : Arnolphe, autrement Monsieur de la Souche
Approfondir le sujet
Lieu
- TNP
- Villeurbanne, France