L’épaisseur de la lumière, Nathalie Junod Ponsard, Paris
L’installation lumière de Nathalie Junod Ponsard, L’épaisseur de la lumière occupe l’ensemble de l’espace de la Fondation EDF à Paris.
Sans le ciel, l’espace Fondation EDF ressemble au patio d’une maison romaine. Des colonnes en double hauteur structurent le lieu devant une cage d’ascenseur.
Un rez-de-chaussée et un étage en mezzanine créent des espaces ouverts. Seuls les murs peints de couleur gris perle en sont les limites.
« C’est le lieu qui va engendrer une œuvre unique. Deux volumes aux chromatiques complémentaires tournent horizontalement dans la totalité de l’espace »
Nathalie Junod Ponsard, plasticienne lumière
L’installation lumière se déroule à la fois sur les murs de l’espace physique, mais aussi dans la vision des barrettes LED autour du patio.
Ainsi, deux complémentaires s’opposent dans l’espace, par exemple, le bleu et le rouge. Puis le rouge recouvre le bleu et se fond en magenta, etc.
Le mouvement de la lumière est lent et rotatoire. Il va et vient autour de l’espace. Il faut prendre son temps. « Le cycle est de 22 minutes » précise Nathalie Junod Ponsard.
L’implantation lumière est simple. Un carré de projecteurs RVB est positionné juste derrière les garde-corps en verre à l’étage. Le réglage des appareils permet d’éclairer uniformément le mur opposé.
Les puristes du Light & Space pourraient se poser la question : pourquoi avoir conservé la vision des appareils d’éclairage dans l’œuvre elle-même ? D’autant plus que le réglage est éblouissant dans certains axes de vision.
Mais, ceux-ci font corps avec l’installation si bien qu’on focalise le regard plus sur l’effet lumière que sur la source.
Ces projecteurs LED, régulièrement espacés, définissent la source d’une lumière projetée. Ils éclairent les deux niveaux et la lumière envahit l’espace de ses couleurs saturées.
En arrière de l’ascenseur, les lumières se croisent. Le jaune recouvre le bleu. Par mixage, il donne du blanc. L’art de la synthèse additive se matérialise sur le mur blanc, etc.
Aux arrêtes d’un mur, par projections des appareils d’éclairage à l’étage, la lumière se diffracte. Elles créent une palette mouvante d’ombre et de lumière au pied des murs ou lorsqu’un visiteur passe.
Oeuvre immersive par excellence, l’installation lumière pose la question du point de vue. Où se placer pour regarder l’œuvre ? Libre est le visiteur. Dans son parcours, l’artiste résume :
« Le temps se dilue,
l’espace se dissout,
ne reste que l’instant. »
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Lieu
- Espace Electra, Fondation EDF
- Paris, France