Lumières rouge et blanc à Vimy par le Studio Vicarini

Dans le département du Pas-de-Calais, proche d’Arras, le parc de la crête de Vimy commémore l’action Canadienne durant la première Guerre Mondiale. Érigé en 1936, le mémorial Canadien a été mis en lumière par Martin Conboy. Il domine au Nord de la plaine de Douai.

Pour son 100éme anniversaire, un centre d’accueil et d’éducation de Vimy a été conçu par une équipe franco-canadienne de maîtrise d’œuvre sur l’axe historique de la bataille. Il se situe au sud du parc :

• Architecte de conception : RMA, Robertson Martin Architects, Ottawa
• Scénographe de conception : Bisson+Castonguay, Québec
• Architecte scénographe d’exécution : JLA architectes, Paris
• Concepteur lumière : Studio Vicarini, Paris

À l’échelle du site, la mise en lumière du centre d’interprétation affirme une identité visuelle signifiante qui vise à marquer les limites de ce territoire Canadien. Son éclairage, la nuit, annonce l’entrée sud lorsque l’on arrive sur la D55 ou sur l’A26.

Approche du concepteur lumière ACE

« Au‐delà du projet architectural, la mise en lumière du centre est un projet à l’échelle du territoire. La nuit, le centre éclairé met en relation le mémorial et son paysage nocturne. Dans sa vaste palette de nuances, il dévoile la forêt de pins au repos, devenue sépulture des combattants tombés sur le champ de bataille ».

Charles Vicarini, concepteur lumière, Studio Vicarini

Mémoire et paysage nocturne

« Mêlant fonction et symbole » explique Charles Vicarini, « le projet lumière fait sens dans sa mise en cohérence avec son contexte nocturne ».

Comme un trait de peinture en aplats de rouge et de blanc, la mise en lumière développe trois actions simultanées :

1 – « Délimiter l’axe mémoriel, par le même accord chromatique entre la façade du centre et l’éclairage du mémorial avec une lumière blanche de 3000 K ».

2 – « Accompagner l’axe contextuel par une conduite de lumière rouge sur le mur en acier Corten traversant le bâtiment et éclairant les pins ».

3 – « Dévoiler l’écrin végétal dans le temps et l’espace par les lumières blanches et rouges renvoyées par le bâtiment. Une progression de lumières adaptative et progressive avec des niveaux de lumière maîtrisés échelonnés jusqu’au cœur de la nuit ».

Intégration de l’éclairage à l’architecture

« Pour les enjeux réglementaires, la difficulté a été de libérer de toute émergence l’ouverture en positionnant l’éclairage fonctionnel des stationnements en lisière de forêt, comme des sentinelles de lumière faisant face au bâtiment ».

« Pour le cheminement principal, cinq bornes basses font exister le sol clair sans modifier l’éclairage rouge du mur en acier Corten ».

« L’éclairage du mur en acier Corten est intégré dans le caniveau, avec un repli de la lisse métallique de bordure permettant de masquer le linéaire. Ce linéaire au niveau du sol se retourne ensuite sur la tranche du mur pour éclairer la forêt de l’autre côté du bâtiment ».

« Pour l’éclairage de la façade en béton préfabriqué, six encastrés de sol asymétriques sont positionnés dans le glacis à une distance permettant une bonne uniformité ».

« L’intérieur reste doucement éclairé en blanc durant le début de soirée côté verrière, pour passer au rouge durant la première partie de la nuit ».

Environnement, nuit et paysage

« Dans ce contexte paysager, nous avons développé une solution technique utilisant des appareils à diodes de faible consommation. Ils sont reliés à un automate dans le bâtiment qui génère au cours de la nuit quatre scènes visuelles permettant d’optimiser les consommations durant l’année mais aussi d’assurer un échelonnement des puissances durant la nuit ».

« Deux températures de couleur sont utilisées :

• Le blanc chaud 3000 K permet de limiter les émissions de lumière bleue et assure une bonne reconnaissance des matériaux et des nuances.
• Le rouge, couleur en limite de spectre, très peu perceptible par les espèces nocturnes, il ne se propage que très peu dans l’atmosphère tout en assurant une présence forte ».

Le studio a été associé au choix des revêtements de sol clair sur le cheminement et en acier Corten pour mieux accrocher la lumière rouge.

Cinq principes de lumière à l’œuvre

Toujours en cohérence avec le paysage et la nuit, le concepteur lumière résume ainsi les cinq principes de lumière réalisés :

1. Les projecteurs encastrés éclairant les façades dont la photométrie ovalisée et le cuttoff permettent de limiter le flux sur la surface éclairée.
2. Les réglettes positionnées dans le caniveau éclairant en pied le mur en acier Corten.
3. Les bornes basses basse puissance 3,5 W n’éclairant que le sol.
4. L’enseigne intégrée au mur en acier Corten n’éclairant que la tranche des lettres.
5. Les projecteurs sur mâts coupés à la fermeture du site à 19h.

Nombre de points lumineux extérieur : 39

Bilan de puissance extérieur : 477 W

Approfondir le sujet

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