IMA Paris : mosaïque électronique LED pour la façade

Show electro lumineux pour la façade de l’IMA à Paris. Pour célébrer dignement la réactivation des moucharabiehs et les 30 ans de l’institution, Jack Lang a confié l’organisation d’une grande fête populaire l’an dernier à deux pointures de la nuit et de la musique.

Un duo de choc était invité pour créer une fête de la lumière du 21ème siècle sur la façade de l’Institut du Monde Arabe le 29 septembre 2017 :

• Romain Pissenem pour la lumière. Fondateur de High Scream, ce français basé à Londres est producteur et metteur en scène de shows faisant entrer la musique électro dans des projets géants sur différents continents de Ushuaïa à Ibiza.
• Arabic Sound System pour la musique. Ce collectif officie depuis quatre ans à l’IMA comme curateur de musique électronique du monde arabe.

IMA et sa mosaïque électronique LED en façade

Symbole de l’IMA, la façade des Moucharabiehs conçue par Jean Nouvel et Architecture Studio est entrée dans la dimension numérique, faite de lumière et de mouvement perpétuel. Les 240 moucharabiehs se sont transformés en 240 écrans lumineux à LED pour la fête de la lumière de l’IMA.

« Les deux cent quarante moucharabiehs ont été équipés d’environ quatre kilomètres de LED : c’est un peu comme si on avait électrisé la façade! » raconte Romain Pissenem dans une interview au Figaro. « Elle devient un terrain de jeu formidable. C’est comme un écran géant sur lequel on va pouvoir créer une infinité de formes et mouvements, au rythme de la musique pour le soir de l’inauguration. Ensuite, les gens pourront contempler ce jeu de lumières chaque soir, dès la tombée de la nuit ».

Cette mosaïque électronique LED danse au rythme de milliers de diodes électroluminescentes. Une sorte de show électro qui projette la façade dans le futur, tout en respectant son prestigieux passé.

Système d’éclairage LED de l’IMA à Paris

Pour intégrer l’éclairage à la façade de l’IMA à Paris, la société française NLX – Next Lighting eXperience, implantée au nord-ouest de Blois, « a développé, fabriqué et livré la solution d’éclairage dynamique : les éléments lumineux incorporés dans les moucharabiehs et le système de pilotage » explique Florent Colliau, PDG de l’entreprise. « Le système d’éclairage LED a été installé par la société Clemmessy. La programmation lumière a été confiée à High Scream de Romain Pissenem. La maîtrise d’œuvre est de DVVD, DVA et Alto Ingénierie. Par ailleurs, NLX a eu une action de mécénat sur ce projet ».

Lumière rasante intégrée à la façade de l’IMA

Une fois les moucharabiehs remontés sur la façade, les barrettes de LED ont été intégrées sur les bords des moucharabiehs. « Il s’agit d’un système de rétroéclairage intégré à l’intérieur du bâtiment » poursuit Florent Colliau.

« Il est composé de 12 éléments lumineux linéaires constitués de profilés et de LED blanc dynamique. Une optique est intégrée pour permettre un flux rasant optimal et une diffusion des points lumineux permettant de « lécher » le mécanisme des moucharabiehs depuis leurs périphéries ». Cette lumière rasante exacerbe les pleins et les vides de la mosaïque électronique LED.

La solution d’éclairage à LED de 0,3 m à 1,8 m mise en œuvre pour l’IMA à Paris est une version spécifique de la gamme Surfacecreative de NLX.

« Ces éléments ont été fabriqués et assemblés dans nos ateliers de La Chapelle Vendômoise dans le 41 », siège de l’entreprise.

Au total, 2880 éléments lumineux sont intégrés dans les moucharabiehs de l’Institut du Monde Arabe à Paris. Soit 4 km de LED.

Pilotage de l’éclairage DMX

Chaque élément est piloté individuellement en intensité et en température de blanc de 3000 à 6000 K. Ils sont reliés à des contrôleurs DMX installés dans les réserves dédiées. Une baie ArtNet concentre le pilotage de l’ensemble de 6760 points et offre une interface de programmation disponible pour le concepteur lumière.

« Parfois qualifié à son ouverture de « Beaubourg du monde arabe », l’Institut réunit la culture matérielle et immatérielle du monde arabe et de sa diaspora ».

Éric Delpont, Directeur du Musée de l’IMA

L’installation réalisé est pérenne, mais l’utilisation par l’IMA à Paris est de type événementiel. Donc, si vous passez un soir dans le quartier de Jussieu, hors d’un jour de vernissage, de conférence ou de concert, il est peu probable de voir cette mosaïque électronique resplendir. Dommage pour un tel investissement humain et financier. Plus encore, l’originalité de ce concept sur une façade métallique pourrait proposer une nouvelle forme de rendez-vous urbain innovant utilisant les technologies LED dans ce quartier de la capitale pour les touristes et le monde arabe.

Romain Pissenem, créateur numérique

Producteur et metteur en scène de shows, Romain Pissenem démarre sa carrière en 1997 comme metteur en scène dans le théâtre, notamment à Avignon où la plupart de ses pièces sont jouées. En 2003, il crée son « électro théâtre » sur le bassin de la Villette avant de multiplier les expériences notamment à Barcelone.

En 2011, avec son frère Yann, Romain innove de nouveau, à Ibiza, en lançant l’Ushuaïa Beach Hôtel. Le concept ? Une scène géante implantée dans un hôtel et des shows électro dignes des plus grands concerts pop-rock programmés de 17h à minuit. Forts d’un succès retentissant – plus de 10000 personnes chaque soir, 1 million de personnes par an – les shows de l’Ushuaia deviennent toujours plus innovants et impressionnants. Avec l’Ushuaïa, Romain Pissenem a trouvé un terrain de jeu où il développe un savoir-faire qu’il va décliner dans le monde entier.

En 2015, Romain Pissenem crée sa société de production « High Scream » à Londres. Il imagine des spectacles d’une nouvelle génération s’appuyant sur les nouvelles technologies tout en mettant l’approche artistique au cœur de chaque projet.

En deux ans, ce sont ainsi des centaines de shows qu’il a mis en scène dans le monde entier. Romain Pissenem produit également les shows de nombreux artistes comme par exemple les Français « The Avener », « Cassius » ou « DJ Snake ».

Retour en France pour les 30 ans de l’Institut du Monde Arable, il réalise un coup de maître une architecture contemporaine. A quand d’autres installations ou happening comme par exemple à la Fête des Lumière de Lyon ?

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