Notre-Dame de Paris à l’avant-garde de la conception lumière française
Comment a été mise en lumière la cathédrale Notre-Dame de Paris ? Voici la grande histoire de la conception lumière française sur 28 ans à l’avant-garde.
Pour commencer, quelques précisions sur l’échelle du monument à travers ses dimensions principales :
- longueur : 127 mètres
- largeur : 48 mètres
- largeur de la façade ouest : 43,50 mètres
- hauteur de la façade ouest sans les tours : 45 mètres
- hauteur des tours : 69 mètres
- hauteur de la flèche : 96 mètres
Sommaire de l’article
- Premier concours de mise en lumière en France
- Vers une conception lumière française
- Illumination de la façade ouest de Notre-Dame
- Illumination de la façade sud-nord et du chevet
- Lumières intérieures de la cathédrale de Paris
- Eclairage des sculptures de Notre-Dame
- Lumières dans les chapelles de la cathédrale
- Incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris
- Faire un don pour rebâtir Notre-Dame
Premier concours pour la mise en lumière de Notre-Dame de Paris
En 1989, la Caisse Nationale des Monuments Historiques et la Mairie de Paris organisent le premier concours pour la mise en lumière d’un monument parisien. La Cathédrale Notre-Dame de Paris, monument le plus fréquenté de Paris avec 12 millions de visiteurs environ en 2016, est choisie.
Cathédrale Notre-Dame de Paris, France – Projet du concours de mise en lumière 1989 © Italo Rota, avec Louis Clair
Vers une conception lumière française
La compétition est restreinte autour de cinq équipes. Y participent des concepteurs venus de l’architecture, du Son et Lumière, du cinéma, de l’art lumière et du scénique :
- Italo Rota, avec Louis Clair,
- Pierre Arnaud de Chassy-Poulay,
- Gérard Poli,
- Roger Narboni,
- Jacques Rouveyrollis.
Il faudra attendre 10 ans pour que l’étude ressorte des cartons ! En 1999, l’Archevêché reviendra voir la ville de Paris pour l’illumination de Notre-Dame.
Illumination de la façade ouest de Notre-Dame
Deux concepteurs lumière, Roger Narboni, Concepto, et Louis Clair, Light Cibles, en collaboration avec l’architecte Italo Rota, font équipe. Le parti pris de mise en lumière est d’avoir une même température de couleur, blanc chaud 3000 K, qui éclaire l’ensemble du monument. « Le concept réactualisé intègre la couleur retrouvée de la pierre nettoyée, sa douceur et sa luminosité » décrit Roger Narboni. « La nouvelle illumination adoucit les contrastes et s’enrichit d’une mise en valeur subtile de la statuaire ». La conception lumière française est en marche.
Pour Louis Clair : « ce monument est à lui seul une création d’artiste. Nous n’avions pas à nous projeter sur lui, mais à le suivre et épouser sa richesse » raconte t’il à Anne Lombard, pour son article « Paris, l’illumination sereine de Notre-Dame » dans la revue LUX, n°211 de janvier/février 2003.
Les trois niveaux de hauteur de la façade ouest, les tours et les trois niveaux de profondeur sont découpés pour mettre en valeur l’architecture. « L’éclairage devait faire ressortir cette structure étagée et imbriquée, sa répartition ternaire, sa transparence et sa double peau de pierre de ses galeries et colonnades » commente Roger Narboni.
La puissance lumineuse est modulée selon les parties de la façade pour faciliter la lecture nocturne de Notre-Dame. Les niveaux d’éclairement passent de 5 lux environ au niveau des portails avec des lampes à induction encastrées dans des fosses de Extérieur Vert [Targetti], jusqu’à 35 lux en latéral pour les tours. L’éclairage s’effectue par des projecteurs aux iodures métalliques 150 W asymétriques Thorn. Ils sont placés sur les toits de l’Hôtel-Dieu à la gauche de la place en regardant la cathédrale.
« L’éclairage intégré à la façade de la cathédrale obligeait à trouver ou faire réaliser des appareils discrets, et à développer des astuces pour accrocher, le percement de la pierre étant inenvisageable » se rappelle Michel Péret, dans la revue LUX. A cette époque, il était le responsable de l’éclairage public de la ville de Paris, le maître d’ouvrage de la mise en lumière.
Ainsi, les galeries de la Vierge, la galerie des Rois de Judas et d’Israël sont éclairées par des générateurs de fibre optique en verre à iodure métallique Thorn. Ils sont mis en œuvre sous forme de rampes et de spots inox 10°, 25° et 40° Flux Eclairage qui accentuent les sculptures et les rambardes. La rosace, les ogives et baies des tours utilisent des projeteurs aux iodures métalliques Meyer, tandis que la galerie ajourée des projecteurs ultraplats Comatelec.
La mise en lumière de la façade ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris est inaugurée le 23 décembre 2002.
Lors de ma visite début juillet 2017, les lumières de la façade ouest de Notre-Dame de Paris avait plusieurs pannes de circuits. Par comparaison avec l’image en tête de cet article qui date de 2013 :
- l’éclairage rasant de la tour sud n’était pas éclairé,
- l’éclairage rasant du premier niveau ne fonctionnait pas,
- la galerie des sculptures au-dessus des portails ouest flashe par intermittence. Des groupes de 3 ou 4 sculptures s’allumaient, de manière saccadée, comme un bilame qui se dilate…
Des pannes qui ont du être signalée via la télésurveillance Edelcom installée pour l’illumination…
Souhaitons qu’EVESA, qui est en charge de la maintenance des illuminations à Paris, fera une visite de contrôle, un changement de lampes et un réglage complet des projecteurs de la façade occidentale avant PLDC 2017. En effet, du 1er au 4 novembre, tous professionnels de l’éclairage souhaiteraient voir briller, harmonieusement, la cathédrale Notre Dame auprès des concepteurs lumière et des éclairagistes du monde entier qui viendront dans la capitale.
Illumination de la façade sud-nord et du chevet
Le volume architectural de la nef est souligné en partie haute par des projecteurs en contre-plongée. Chaque arc-boutant et les gardes-corps en pierre du niveau intermédiaire sont accentués subtilement pour montrer les lignes de force qui soutiennent notre patrimoine. L’ensemble des sources lumineuses aux iodures métalliques est en blanc chaud 3000 K, toujours invisible pour le visiteur afin de magnifier les détails architecturaux du monument.
« Du quai de Montebello [ndlr : le long de la Seine, face à l’île de la Cité], des faisceaux de lumière illuminent le toit de plomb, caressent à peine les vitraux et étreignent la forme du transept, en respectant le principe de base de l’éclairage, ce qui entraîne une intensification progressive de la lumière du bas vers le haut » décrit Louis Clair.
Inaugurée fin décembre 2006, la mise en lumière de la façade sud, le long de la scène, est conçue par Louis Clair et Roger Narboni. Puis décembre 2007, le chevet et la façade nord seront mis en lumière dans le même esprit définit par les concepteurs lumière.
Lumières intérieures de Notre-Dame de Paris
Afin de saisir l’échelle du monument, voici quelques éléments dimensionnels.
- longueur de la nef : 60 mètres
- largeur du vaisseau central de la nef : 13 mètres
- longueur du transept : 48 mètres
- largeur du transept : 14 mètres
- longueur du chœur : 38 mètres
- largeur du chœur : 12 mètres
- hauteur sous voûte de la nef et du chœur : 33 mètres
- hauteur sous voûte des collatéraux intérieurs : 10,5 mètres
- hauteur sous voûte des tribunes : 8 mètres
- nombre de fenêtres : 113
- nombre de colonnes et piliers : 75
Armand Zadikian est le concepteur lumière de l’éclairage intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. « En 2007, la maîtrise d’ouvrage – l’Association Maurice de Sully et le recteur monseigneur Patrick Jacquin – envisagent la restauration de l’éclairage intérieur » raconte Isabelle Arnaud dans son article pour les Cahiers Techniques du Bâtiment – CTB – de décembre 2013 « Notre-Dame de Paris : un concept d’éclairage tout LED ».
Directeur de la photo et chef opérateur pour la télévision et le cinéma, notamment pour les émissions de France 2, « Le jour du Seigneur », Armand Zadikian a déjà éclairé l’édifice en 2002, puis en janvier 2007 pour les obsèques de l’Abbé Pierre. Pour autant, une mise en lumière pérenne pour le 850ème anniversaire de la cathédrale prévu en 2013 est une toute autre histoire. Le cahier des charges de l’éclairage intérieur de Notre-Dame de Paris vise à faire aussi flexible et discret au maximum. Plus encore, l’objectif affiché est de faire des économies pour la maintenance lourde de l’éclairage difficilement compatible avec la forte fréquentation du lieu. Enfin, faire des économies d’énergie au temps de la transition énergétique… Une nouvelle page de la conception lumière française émerge.
« C’est l’architecture de la cathédrale qui m’a indiqué où placer les projecteurs de façon à ce qu’ils soient masqués » explique Armand Zadikian. L’éclairage architectural est implanté principalement dans le triforium, sur les bas-côtés de la nef. Les réglettes, projecteurs et spots LED de Color Kinetics éclairent les fenêtres hautes de manière frisante et les clés de voûte en blanc chaud.
De manière à ajuster la température de couleur à la pierre et aux usages de la cathédrale, le choix d’Armand Zadikian s’est naturellement porté sur un blanc dynamique. Chaque matériel d’éclairage intègre des diodes électroluminescences de trois couleurs – blanc, ambre et bleu – qui sont pilotées avec un écran tactile par le régisseur de la cathédrale.
Plusieurs ambiances ont été programmées par le concepteur lumière pour permettre de s’adapter à l’utilisation du monument, selon le moment de la journée ou en soirée : visite, messe, concert… « On reste en général entre 50 et 70% de la puissance totale, estime Laurent Prades, régisseur de Notre-Dame dans un article de 20 minutes, « Des LED pour éclairer les voûtes de Notre-Dame de Paris » du 12 mars 2014. « On ne monte à 80% qu’en cas de grande cérémonie, comme Noël ou Pâques ».
Enfin, les lampes à incandescence classiques des lustres suspendus des collatéraux intérieurs ont tous été passés en sources à LED blanc chaud. « L’époque où les ampoules étaient changées quatre fois par an est révolue.
Désormais, il suffira d’intervenir une fois tous les cinq ans » se félicite Armand Zadikian dans le quotidien, Le Parisien, du 15 mars 2014, « Armand Zadikian illumine Notre-Dame ».
Après avoir mise en lumière l’architecture extérieur et intérieur, la rénovation de l’éclairage de la cathédrale Notre Dame de Paris va s’attacher à l’éclairage muséographique des sculptures et peintures du monument.
Lumières des sculptures de Notre-Dame
Fin 2015, Armand Zadikian met en lumière la clôture des chœurs. Ce mur sculpté séparant le déambulatoire de l’intérieur du chœur accueille deux fresques de 20 mètres de long chacune, réalisées de 1300 à 1350, par les artistes Pierre de Chelle, Jean Ravy et Jean Le Bouteiller. Elle représentent les scènes de l’enfance, de la vie publique, de l’agonie ou de la résurrection du Christ.
44 projecteurs LED de 30 W de Philips Lighting sont minutieusement installés sur les clôtures Nord et Sud des chœurs. « Grâce à ce nouvel éclairage, la lumière est plus intense et mieux répartie. L’oeuvre retrouve ainsi toute sa magnificence » explique Armand Zadikian.
Lumières des chapelles de Notre-Dame
Fin 2016, Armand Zadikian met en lumière les 27 chapelles latérales de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elles accueillent des toiles peintes de grand format fixées au mur de séparation.
« Il fallait un produit qui soit à la fois sobre et discret, qui se marie avec l’architecture de la cathédrale sans venir perturber le décor historique » raconte le concepteur lumière. Une centaine d’œuvres sont aujourd’hui éclairées dans les chapelles latérales par 96 projecteurs à LED de Targetti.
[article ci-dessous mis à jour le 16/04/19 et le 8/10/19]
Incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris
- En fin de journée, le 15 avril 2019, un terrible incendie a ravagé la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La charpente est partie en fumée.
- Les 1000 mètres carrés de vitrail en verre avaient bien résisté à la chaleur. Mais, les équipes de restaurateurs ont déposé l’ensemble des vitraux du monument.
- La dépose de l’échafaudage construit pour rénover la flèche est en cours, à la croisée de la nef et du transept. Une phase de sécurisation et un chantier titanesque après l’incendie !
Faire un don pour rebâtir Notre-Dame
Sur le site du Gouvernement français, rebâtir Notre-Dame, vous trouverez les quatre organismes de collecte pour la reconstruction : Centre des Monuments Nationaux, Fondation Notre-Dame, Fondation du Patrimoine, Fondation de France.
Si vous aimez la cathédrale Notre-Dame et ses lumières, alors, faites un don !
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- Concepto, Notre-Dame de Paris
- Light Cibles, Notre-Dame de Paris
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Lieu
- Cathédrale Notre-Dame de Paris
- Paris, France
Livres
Louis Clair : Architectures de lumières
Un ouvrage synthétique de la pratique de l'éclairage, des ambiances lumière et de l'approche théorique de Louis Clair, concepteur lumière, Light Cibles. |
Lumières architecturales en France, de Vincent Laganier
Les réalisations lumière les plus significatives en architecture de 1985 à 2000 en France ? Lumières architecturales en France, Vincent Laganier |
Jacopozzi : le magicien de la lumière, par Fabien Sabatès
Superbe livre richement illustré sur Jacopozzi, le magicien de la lumière. Fabien Sabatès conte l'inventeur des illuminations de Paris et de la Tour Eiffel. |
Lexique de l’éclairage professionnel, de Sophie Caclin
La traduction facile français-anglais en architecture, urbanisme, lumière, éclairage et communication. Découvrez le Lexique de l’éclairage professionnel. |
Le regard du lampiste, propos sur la lumière, de Tom Irthum
Magique la lumière ? Et pourquoi magique ! Un essai approfondi de l'éclairagiste et directeur de la photographie, Tom Irthum. Le regard du lampiste. |
Bel article sur une belle histoire et une belle aventure humaine en extérieur nuit qui s’est étalée sur 19 années…Avec plusieurs ministres de la culture, Maires de la Ville de Paris, directeurs du centre des monuments nationaux, architectes en chef des monuments historiques, architectes des bâtiments de France, archevêques, etc…
Comme quoi le métier de concepteur lumière nécessite conviction, patience, endurance, obstination et passion.
Mais le résultat est là !!
Et comparé aux 160 années qui furent nécessaires à l’édification de la cathédrale, ce fut somme toute pas si long que ça !!
En 50 ans de carrière dans les éclairages j’ai mis en lumière de nombreux monuments religieux à travers le monde, depuis les plus modestes chapelles en plein air jusqu’à des ensembles monumentaux d’Occident, du Moyen Orient et d’Asie, de bien de religions très différentes.
J’ai l’habitude de dire que pour ces bâtiments la « partition » est écrite, et que notre rôle est de l’accompagner, de la servir sur 2 plans; le plan architectural et le plan spirituel
Nous avons mis en valeur l’architecture de Notre Dame de Paris avec soin, mais je reste insatisfait sur le plan spirituel. Partout ces édifices sacrés sont vécus comme des demeures saintes habitées par la lumière divine. Enfant de chœur je me souviens de la petite lampe rouge sur l’autel qui témoigne de la présence de l’esprit saint, et des bougies sans cesse entretenues, manifestation universelle de la foi des ouailles. C’est ainsi qu’il m’est impossible de ne pas faire le maximum pour que rayonnent dans la nuit les fenêtres d’un édifice religieux, rassurantes et guidant le pèlerin égaré.
A chaque fois j’ai rencontré les mêmes problèmes avec des usagers économes qui ne souhaitent pas dépenser plus que nécessaire puisqu’ ils doivent régler le coût des lumières intérieures quand ils sont gestionnaires.
La mise en lumière des rosaces et vitraux prévue dans mon concept m’a été refusée pour Notre Dame de Paris. Et pourtant il y a eu plus tard un projet d’éclairage intérieur, sans que ce point particulier soit traité.
Je le regrette : la lanterne du bon Dieu me navre éteinte, alors qu’elle devrait me réjouir rayonnante.
Article très instructif sur l’histoire de l’éclairage public en France, finalement c’est une histoire assez récente, on s’est mis très tard à vouloir éclairer nos monuments de nuit au pays des lumières Je suis tout à fait d’accord, je remarque que ce qui mettrait encore plus en valeur un bâtiment religieux c’est l’éclairage des vitraux, cela arrive rarement et on peut avoir la chance de l’observer un peu les soirs de messe, lorsque l’intérieur de l’église est éclairé c’est absolument sublime de l’extérieur même si les vitraux ne sont pas directement éclairés, s’ils l’étaient ce serait magnifique , il n’y aurait quasiment plus besoin d’éclairer le reste du bâtiment car les vitraux lumineux à eux seuls suffiraient à nous montrer toute la splendeur de l’édifice et les détails des vitrages que l’on ne verrait pas forcément en plein jour. Je suis étudiant en architecture et la question de la mise en lumière est très lié avec ce domaine et m’intéresse beaucoup.
Sujet passionnant qui porte au fil des ans les questionnements sur l’éclairage et la mise en valeur du patrimoine Français.
A ce titre un lien vers le site de l’association MEGE ( mémoire de l’électricité du gaz et de l’éclairage public)
https://mege-paris.fr/2021/02/18/la-cathedrale-notre-dame-de-paris/, ou l’on découvre encore plein d’autres choses sur les projets successifs.
Jean-Yves SOETINCK
Notre Dame à aussi été un sujet fort appréciée des maitres de la photo, ce qui permet d’avoir une documentation à travers les ages (deux extraits en lien ci dessous).
Une vue de Brassaï de 1932 (sans éclairage , avec une magnifique silhouette) (cherchez dans cet article de Blog)
https://louhoney.wordpress.com/2015/11/18/brassai/
Puis une photo d’Albert Monier de 1953 (cherchez dans l’article du blog)
https://raycoy.blogspot.com/2007/10/paris-mon-amour.html
Jean-Yves SOETINCK