ON, entre chien et loup au parc Blandan de Lyon

Lorsque le soleil se couche, l’ancienne caserne militaire du Sergent Blandan s’éveille.

« Il ne s‘agit pas de magnifier le parc, mais de structurer l’espace en conservant le noir, avec une temporalité délicate ».

Vincent Thiesson, concepteur lumière, agence ON

Le projet lumière accompagne la conception du parc imaginée par les paysagistes de l’agence BASE. Cette réalisation ne propose pas un éclairage généralisé du parc, mais privilégie l’obscurité sur l’ensemble de ses espaces.

Conception lumière en nuances

Il a fallu beaucoup de délicatesse et d’humilité pour éclairer un parc, fermé la nuit et peu perceptible depuis l’extérieur. En même temps, pour éclairer l’ancienne place d’armes utilisée pour des fêtes populaires, une image nocturne affirmée était attendue par la Communauté Urbaine du Grand Lyon. Quelle est la réponse du concepteur lumière ?

Plusieurs points de réflexion sont à l’origine de la conception lumière de l’agence ON :

« Notre centre d’intérêt n’est pas de « mettre en scène » un lieu que le public doit, de toute façon, évacuer au-delà une certaine heure » explique Vincent Thiesson, « mais de travailler sur ce temps spécifique, de fin de journée, où l’on bascule dans la nuit, entre chien et loup ».

• Laisser dans le noir les espaces naturels et les vastes espaces dégagés où les gens pourront finir tranquillement leurs activités.
• Accompagner la transition lumineuse entre jour et nuit.
• Ponctuer les différents usages proposés dans le parc par une « tâche » de lumière laissant la possibilité de continuer les activités, dans une relative pénombre, avant de quitter le parc.
• Souligner les limites historiques de l’ancienne caserne.
• Proposer une image dynamique et mouvante sur la place d’armes avec des mâts basculants de 15 mètres de haut ».

Techniques d’éclairage comme une philosophie

Entre chien et loup, un éclairage en quatre techniques vient structurer les lieux :

La lumière repère

Elle dessine la structure du parc et aide aux cheminements. Des équerres en bois et acier de 4,5 m éclairent le chemin faisant le tour du parc. Elles sont équipées de tubes fluorescents blanc chaud dont l’intensité augmente lorsque la fermeture du parc approche.

La lumière active

Elle ponctue les différents espaces sportifs par des « tâches » de lumière intensive. Des mâts équerres, en bois et acier de 6,5 m, accueillent chacun une réglette LED intensive.

La lumière signal

Elle marque les accès au parc. L’éclairage à LED rouge accentue la signalétique de Nicolas Vrignaud. Lors de fermeture de l’espace public, des totems lumineux intensifs rouges de 6 m de haut, positionnés aux entrées du parc, s’allument. Ils créent un événement nocturne pendant 30 minutes.

La lumière évocatrice

Elle souligne les traces de l’ancien lieu. Douce, elle caresse les remparts du fort avec des encastrés de sol asymétriques à iodures métalliques.

Directe, elle sculpte l’aire de jeux avec des projecteurs LED sur mâts à 12 m créant un jeu géométrique d’ombre et de lumière.

Temporalités raccords avec la nuit

Grâce à un système de télégestion, l’ensemble des éclairages du parc Blandan est piloté en on/off ou en gradation, pour les luminaires équipés de LED et de tubes fluorescents.

• Au crépuscule, les lumières ambiance et évocatrice sont allumées.
• Avant la fermeture du parc, les lumières repère et signal montent en intensité, puis s’estompent.
• Au cœur de la nuit, la place publique s’éteint. Seuls les alentours restent éclairés.

Bipodes mobiles et didactiques

Éléments originaux du parc Blandan, trois mâts bipodes de 15 m sont positionnés le long de la place publique. Leurs bras s’animent en fonction des moments de la nuit.

De jour, les mâts sont statiques et ordonnés. Ils participent de l’échelle monumentale de la place. De nuit, l’inclinaison des bras semble aléatoire et varie régulièrement, induisant une modification de l’éclairage. Des rais de lumière en éventail créent des « éclats » d’éclairage au sol. Ils se déploient plus ou moins en fonction de l’inclinaison des bras. Lors de la fermeture du parc, la partie haute des mâts décline. Les tâches de lumière se déplacent vers la base des bipodes. Le parc s’endort progressivement.

Échelles en chiffres

• 5 portes d’entrées : Repos, Sardou, Tchécoslovaques, Epargne et Château.
• 1,5 km : promenade faisant le tour du parc.
• 28 600 m² : place publique, ancienne place d’armes devenue polyvalente pour les évènements.
• 1 000 m² : vague des remparts, espace de jeux pour enfants.
• 15 150 m² : plaine des sports, pelouse en légère pente jusqu’aux bastions.
• 20 100 m² : jardins de reconquête, espace de détente.
• 53 : places de stationnement, sur le parvis du Repos.
• Ouverture du parc : tous les jours, de 7h30 à 19h30.

Article sponsorisé par l’agence ON.

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