Réalisation

Onéguine, Alexandre Pouchkine et Jean Bellorini aux chandelles

Choix artistiques immersifs au théâtre pour Onéguine, de Alexandre Pouchkine. Mise en scène et lumière de Jean Bellorini, TNP Villeurbanne.

Choix artistiques immersifs au théâtre pour Onéguine, de Alexandre Pouchkine. Mise en scène et lumière de Jean Bellorini, TNP Villeurbanne.

Les choix artistiques de la pièce de théâtre, Onéguine, de Alexandre Pouchkine, mise en scène par Jean Bellorini sont immersifs.

Tout d’abord, le dispositif scénique est resserré sur deux gradins en bi-frontal de 136 places au total. Les premiers rangs de spectateurs sont distants seulement de 3,5 mètres. Entre les deux, la scène et les cinq comédiens prennent place. Deux tables sobres en bois, sept chaises d’école et un piano droit font office de décor.

Lumière intimiste aux chandelles de Jean Bellorini

Ensuite, la lumière est intimiste. Quatre chandeliers à cinq branches sur les tables et un bougeoir sur le piano.

« Seul dans le logis, elle veillait à la bougie ».

Eugène Onéguine, traduction de André Markowicz

Au fur et à mesure des scènes du spectacle, les comédiens allument et éteignent eux-mêmes, une, deux ou trois chandelles, selon l’action dramatique.

Point de créateur lumière indépendant pour ce spectacle. Plutôt un travail d’éclairage simple visant à une mise en résonnance du texte par le metteur en scène Jean Bellorini :

  • lumière du matin,
  • lumière du jour,
  • lumière du soir,
  • obscurité de la nuit.

L’éclairage traduit le temps qui passe et l’instant de l’action sans chichi ni artifice.

Onéguine, de Alexandre Pouchkine – Mise en scène et lumière : Jean Bellorini © Pascal Victor

Éclairage scénique de l’action dramatique de Eugène Onéguine

À la lumière chaude des chandelles qui crée encore plus de proximité avec le texte, s’ajoutent quelques éclairages scéniques traditionnels :

Onéguine, de Alexandre Pouchkine – Mise en scène et lumière : Jean Bellorini © Pascal Victor

Ils sont conduits par le régisseur général, Fred Dugied, qui envoie le son et la lumière selon les dire des acteurs.

Enfin, équipés de casques audio, spectateurs et comédiens sont enveloppés dans une atmosphère faite de chuchotements, de bruitages et d’effets musicaux. Une réalisation sonore remarquable de Sébastien Trouvé qui accompagne toute la pièce. Onéguine a été créé le 23 mars 2019 au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis en Île-de-France.

Onéguine, l’histoire de Pouchkine traduit par André Markowicz

« Eugène Onéguine est un esthète, qui aime le luxe et la fête. Tatiana, jeune fille noble de la campagne, belle et sombre, tombe amoureuse de lui, dans une forme de pureté et d’intransigeance douloureuse. Il l’éconduit avec une certaine indolence. Par désœuvrement, il séduit lors d’un bal la fiancée de son meilleur ami, Lenski. Ce dernier, fou de douleur, le provoque en duel. Eugène le tue, malgré lui. Le sang du jeune homme teinte la neige de rouge… »

Présentation de la pièce, TNP Villeurbanne

Composée entre 1821 et 1831, Eugène Onéguine est l’œuvre majeure d’Alexandre Pouchkine. Ce roman en vers et en octosyllabes purs et lyriques est un classique de la littérature russe.

« Je le dis souvent : une fois qu’on est entré dans Onéguine, qu’on a, non pas “compris” (il n’y a rien à comprendre, pas de sens caché, rien – tout est à la surface), mais “senti”, alors, vraiment, votre vie change, et vous vivez dans ce sourire, ce sourire d’une tristesse infinie, mais dont émane une lumière étonnante : quelque chose d’intime (je veux dire que ça parle à chacun de nous différemment, selon sa vie, son enfance, ses propres souvenirs) et de totalement universel. Et, je le redis, léger. »

André Markowicz, traducteur de Eugène Onéguine dans Partages

Jean Bellorini est à la mise en scène et aux lumières de Onéguine. Depuis 2014, il signe les lumières des spectacles de Macha Makeïeff. Dans sa dernière mise en scène en 2020, Le Jeu des Ombres de Valère Novarina au festival d’Avignon, il cocréé les lumières avec Luc Muscillo et la scénographie avec Véronique Chazal. Un Deus ex machina de l’art dramatique.

Représentations

  • TNP Villeurbanne : jeudi 3 juin au samedi 26 juin 2021 à 20h30 et 16h le dimanche.

Approfondir le sujet

Photo en tête de l’article : Onéguine, de Alexandre Pouchkine, avec Mélodie-Amy Wallet – Mise en scène et lumière : Jean Bellorini © Pascal Victor

Équipe artistique

Texte Alexandre Pouchkine
Texte français André Markowicz
Mise en scène Jean Bellorini
Environnement sonore Sébastien Trouvé Jérémie Poirier-Quinot
Assistant à la mise en scène Mélodie-Amy Wallet
Comédiens Clément Durand Gérôme Ferchaud Antoine Raffalli Matthieu Tune Mélodie-Amy Wallet
Créateur lumière Jean Bellorini
Régisseur général Fred Dugied
Production Théâtre Gérard Philipe Saint-Denis
Production déléguée TNP - Théâtre National Populaire

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Lieu

  • TNP - Théâtre National Populaire
  • Villeurbanne, France

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Fondateur de l'agence de relations publiques LZL Services depuis 2023. Son thème : la lumière et l’éclairage. Rédacteur en chef et éditeur du portail français n°1 Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste urbain de 1997 à 2013 en Europe. Auteur de huit ouvrages de référence sur la ville, le bâtiment et le millénaire. Enseignant sur l'histoire de la conception lumière à l’ENSA Nantes et à l'éclairage dans l'art contemporain à l’ENSATT Lyon.
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