Opéra Royal : Robe Lighting éclaire la scène de Versailles

Le saviez-vous ? Au cœur du château de Versailles, une grande salle de spectacles à l’italienne prend place. Situé au bout de l’aile nord du palais, l’Opéra royal est une œuvre majeure de l’architecte Ange-Jacques Gabriel. Inauguré en 1770 sous le roi Louis XV, ce grand théâtre est alors une salle transformable en lieu de bals, de festins ou de spectacles. Conçu pour l’extraordinaire, cet espace de représentation sert peu au XVIII^e siècle. Il est alors transformé en salle des séances pour que l’Assemblée nationale siège de 1871 à 1879. Tombé ensuite à l’abandon, deux restaurations complètes restituent d’abord les dorures de la salle en 1957, puis la cage de scène et la machinerie en 2009. Depuis cette date, le lieu scénique accueille une programmation annuelle de concerts de musique baroque, d’opéras et de ballets. Aujourd’hui, le directeur technique de Château de Versailles Spectacles, Marc Blanc, renouvelle son parc de projecteurs avec Robe Lighting. Interview croisée avec les acteurs de cette rénovation éclairage en LED, de l’idée de nouveaux matériels à la mise en œuvre dans l’Opéra royal :

• Marc Blanc, directeur technique, Château de Versailles Spectacles,
• Nicolas Winkel, directeur général, AudioScène,
• Franck Veber, responsable régional, Robe Lighting.

Un grand merci à Marc Blanc, Thierry Giraud, chef électricien, Guillaume Astier, pupitreur, et tous les intermittents de Château de Versailles Spectacles pour leur accueil lors de ma visite de l’Opéra royal. Un théâtre monumental et superbe ou l’humain, la scène et l’histoire se rencontrent.

Vers des projecteurs automatiques sur scène à l’Opéra royal

L’Opéra royal de Versailles est un lieu emblématique de l’histoire de France. Tous les jours, il reçoit plusieurs visiteurs accompagnés par un guide conférencier. Il accueille aussi des représentations scéniques et des émissions de télévision comme Le Grand Échiquier ou le concert intimiste de Mika. Enfin, le grand théâtre peut être réquisitionné par le président de la République pour les besoins prestigieux de la politique internationale.

Quelle est la programmation sur la scène de l’Opéra royal ?

Marc Blanc : Depuis 2009, nous faisons principalement l’accueil de spectacle. 30 à 40 concerts de musique baroque, quatre à cinq ballets et cinq opéras chaque année. Nous avons aussi quatre créations par an, ce qui change un peu la donne. Donc, pour la mise à jour du parc d’éclairage scénique, j’ai raisonné en termes d’accueil en suivant l’évolution des techniques.

J’avais des demandes de projecteurs automatiques récurrentes, puis elles sont montées en puissance et représentaient un budget de location un peu conséquent. Mais les modèles demandés variaient beaucoup et le renouvellement des matériels était encore important.

Location de matériels lumière chez AudioScène

Basé à proximité au nord-ouest de l’Opéra royal, le prestataire technique AudioScène travaille avec le château de Versailles depuis quelques années. Ce spécialiste du spectacle vivant et de l’événementiel raconte.

Nicolas Winkel : On a commencé à travailler avec eux pour la location de matériels pour pas mal de spectacles. Selon les productions, ils avaient besoin de compléments de projecteurs précis.

Quand faire le choix d’acheter plutôt que de louer ?

Marc Blanc : Après le covid, je me suis retrouvé à faire les comptes en fin de saison. J’avais loué pour 150 000 € de projecteurs automatiques. Les maisons d’opéra avec lesquelles nous travaillions s’étaient équipées. Désormais, nous avions des demandes de plans de feu quasi intégralement en automatique !

Nous travaillons beaucoup avec les loueurs, mais quand nous avons loué plus de trois fois du matériel, il faut qu’on achète. Alors je suis allé voir mon patron, Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles. Il m’a dit : « Vas-y, regarde ce que ça donne. »

Éclairage scénique : mise en place de tests comparatifs

Comment avez-vous choisi les marques à tester ?

Marc Blanc : J’ai proposé à Vincent Cognard, un des fondateurs d’AudioScène – qui a pris sa retraite maintenant – de s’occuper de cette démo et de passer par lui pour l’achat. Ils s’en sont très bien tirés.

Nicolas Winkel : Quand la question du renouvellement du parc s’est posée, Château de Versailles Spectacles nous a sollicités. L’idée était de remplacer toutes les sources halogènes actuellement présentes à l’Opéra royal en 100 % LED. Pour AudioScène, c’était une chance ! Puis on a essayé de les accompagner au mieux dans ce projet.

Marc Blanc : À ce moment-là, j’ai monté une petite équipe de tests, composée de mes régisseurs et techniciens lumière. J’ai compilé tous les matériels que nous avions loués depuis quatre ou cinq ans pour faire émerger des fabricants. Ceux que nous avons identifiés étaient ETC, Robe Lighting et Ayrton. Nous avons demandé aux trois fabricants de faire une démo ensemble pour que nous puissions comparer les produits.

Quelle équipe a évalué les projecteurs automatiques ?

Marc Blanc : J’ai demandé à deux ou trois éclairagistes d’opéra de participer avec nous au choix des projecteurs. Finalement, ce sont eux qui seront les utilisateurs clés de ces matériels.

Nicolas Winkel : Une vraie démo comparative en simultané ! En gros, les trois projecteurs de chaque marque étaient placés les uns à côté des autres, avec leurs commerciaux. C’est assez rare, quand même, de pouvoir faire ça ! Tout le monde s’est prêté à l’exercice. Mais nous étions un peu impartiaux, parce qu’un défaut, ça ne pardonne pas !

Gamme théâtre et opéra, série T de Robe Lighting

Comment s’est passée la démo comparative ?

Marc Blanc : On s’est fait une grosse journée dans l’Opéra royal de Versailles, avec les trois fabricants sur le plateau de scène, à tester, préparer, écouter aussi, parce qu’on fait de l’opéra. Il ne faut pas que le projecteur fasse du bruit. C’est un critère très important pour le chef d’orchestre. Alors, on a recalé tous ceux qui avaient de bons produits, mais qui n’étaient pas du tout adaptés à l’opéra, car beaucoup trop bruyants.

Marc Blanc : À ce moment-là, on a fait des comparaisons et des tests sur l’optique, les vitesses de changement d’effet… Un peu tout ce que l’on pouvait faire. On s’est retrouvés avec un choix optimal entre deux produits de deux marques. Mais l’un d’entre eux avait des problèmes de couteaux. Quand on ouvrait le zoom à fond, ce n’était pas propre, on avait une déformation importante des bords du faisceau. Se sont ajoutés, en sortie de période de covid, des problèmes de disponibilité.

Pourquoi avoir proposé le T2 Profile de Robe Lighting pour l’Opéra royal ?

Franck Veber : AudioScène, travaillait beaucoup avec des maisons d’opéra. Pour Versailles, la configuration, la scénographie, les accueils, le T2 Profile étaient adapté en termes de puissance. Par rapport au rendu qu’ils voulaient sur les décors, les costumes et la peau, ils avaient le choix en LED multispectrale.

Marc Blanc : Nous avons aussi regardé comment s’équipaient les établissements avec lesquels on travaille. Là-dessus, c’est vrai que Robe a fait une percée dans les opéras. Donc c’était un critère pour l’accueil. Pour les parties de création, on est un peu libres de nos choix.

Nicolas Winkel : L’Opéra de Paris et d’autres opéras se sont équipés avec ces projecteurs de la série T, pour théâtre, opéra et télévision. À partir du moment où un projecteur est présent dans une dizaine d’opéras en France, il devient une référence.

Silence, qualités optiques, puissance et disponibilité

Franck Veber : Château de Versailles Spectacles avaient aussi des idées précises. Ils savaient à peu près où ils voulaient aller. Ils ont des connexions et travaillent avec d’autres opéras, ils ont des appareils qui sont très spécialisés et avaient déjà des informations. Le fait de présenter le T2 Profile avec mon directeur technique Vincent Bouquet, c’était aller loin dans la réponse aux questions posées. La garantie du constructeur était également demandée : une marque en fabrique en Europe avec une durabilité importante des pièces pour un investissement pareil. Car les machines installées dans la cage de scène sont installées pour 30 à 40 ans !

Nicolas Winkel : On est sortis de cette démo avec le projecteur qui a tapé dans l’œil de toute l’équipe de l’Opéra royal, c’était le T2 de Robe Lighting.

LED multispectrale en éclairage de scène

Qu’est-ce qu’une source LED multispectrale ?

Nicolas Winkel : Une source LED multispectrale combine des diodes de différentes couleurs – rouge, vert, bleu, blanc et vert citron – pour créer un blanc lumineux. Contrairement aux méthodes soustractives qui filtrent la lumière blanche et réduisent l’intensité, cette technologie brevetée additionne les couleurs, préservant le flux lumineux. Ainsi, pour obtenir une couleur spécifique, on allume simplement les LED correspondantes, sans filtres. Elle offre une précision accrue idéale pour les exigences pointues du théâtre et de l’opéra, où la qualité de lumière est primordiale.

Nicolas Winkel : Avec ces projecteurs T2, l’indice de rendu des couleurs – IRC – atteint des niveaux élevés, garantissant une qualité de lumière remarquable. Bien qu’ils ne soient pas les plus puissants du marché, leur qualité lumineuse est exceptionnelle. Actuellement, Robe est le seul fabricant à offrir ce type de projecteur motorisé. Donc c’est vraiment ce qui a fait la différence.

Quel choix de projecteurs automatiques pour la cage de scène ?

Marc Blanc : Ce choix du T2 Profile a permis de renouveler le parc de matériel pour la cage de scène. On a été très bien suivis par Robe Lighting. En à peine deux mois, ils nous ont livré les 30 premiers projecteurs T2, puis nous avons commandé 10 machines supplémentaires. Soit un total de 40 T2.

Franck Veber : Et puis, Marc Blanc travaille beaucoup aussi sur l’humain. Il s’efforce d’améliorer le quotidien de ses interlocuteurs et de prêter une oreille attentive à leurs besoins. AudioScène s’est imposé comme le pilier technique de nombreux projets d’opéra, répondant à des normes exigeantes tout en favorisant une synergie communicative. Cette collaboration tripartite impliquant client, prestataire et fabricant a instauré une confiance renforcée et le succès de ce renouvellement de l’éclairage scénique.

Éclairage depuis la salle avec des TX1 PosiProfile

Comment sont fixés les projecteurs dans la salle ?

Marc Blanc : Sur les parties hautes dans la salle, il n’y a rien pour fixer des projecteurs et c’est très bien, d’ailleurs. Dans le dôme de l’opéra de Versailles, il y a aussi plein de lustres suspendus, car c’est un théâtre historique. Alors, tout en haut de la salle, on positionne les projecteurs dans des œils-de-bœuf de l’architecture, avec des angles un peu difficiles.

Nicolas Winkel : Dans l’étroitesse de ces alcôves, où chaque centimètre compte, l’installation d’un projecteur à découpe classique s’avère un véritable casse-tête. Un appareil asservi, une fois sous tension, entame une danse mécanique, oscillant dans tous les sens pour calibrer sa position. Ce reset est un ballet spatial qui requiert une liberté de mouvement bien au-delà de leur taille physique. Impossible donc de les loger dans ces recoins exigus sans risquer de heurter les murs.

Quelle découpe automatique sans reset pour l’éclairage depuis la salle ?

Nicolas Winkel : Une innovation de chez Robe vient bouleverser la donne. Leur nouveau modèle, le TX1 PosiProfile, est doté d’une ingéniosité remarquable. À l’allumage, pas besoin d’exécuter cette valse des capteurs à la recherche de ses limites. Immobile, il sait d’emblée où il se trouve grâce à un système avancé qui lui épargne la quête des fins de course. L’éclairagiste, même à distance, maîtrise l’appareil sans craindre de dépasser les limites physiques de son environnement. Robe se distingue ainsi comme le seul fabricant à offrir une solution aussi adaptée aux contraintes des petits espaces.

Dans l’étude du projecteur adapté, nous avons rapidement réalisé qu’il n’y avait pas d’alternative, parce que le TX1 PosiProfile était aussi le seul projecteur avec le T2 à proposer cette source LED multispectrale adaptée à l’opéra.

Marc Blanc : Alors on a acheté 12 TX1pour ces emplacements latéraux hauts où l’on n’a pas de possibilité de reset des machines. Ils vont bientôt arriver.

Éclairage de face avec le Forte Fresnel

Marc Blanc : C’est un vieux théâtre historique, avec des endroits qui n’étaient pas utilisés avant que je prenne le poste. Comme on a un très grand proscenium de 4,50 m de large, je les ai alors valorisés. Sans aucune porteuse au-dessus, ces emplacements permettent de faire des latéraux. On a plusieurs successions de projecteurs parce qu’on ne peut pas dégager de chaleur non plus car tout est réalisé en bois. Enfin, ce sont des endroits difficiles d’accès. Donc, si on a des automatiques, c’est absolument parfait !

Quel projecteur Fresnel pour l’éclairage de face ?

Nicolas Winkel : On a choisi le Forte Fresnel de chez Robe. C’est une machine qui est beaucoup plus puissante avec des flux jusqu’à 50 000 lumens. En revanche, pour avoir cette puissance-là de 1 000 W, il faut uniquement de la source LED blanche et on repasse sur un mode soustractif avec des filtres de couleur devant le faisceau du projecteur. L’idée était de pouvoir remplacer des sources HMI, parce que dans le théâtre et l’opéra, on utilise encore beaucoup de sources HMI de 2, 4 et 5 kW qui sont très gourmandes en énergie. Et au niveau des lampes, c’est un peu un désastre écologique quand même. Les demandes des compagnies qui passaient étaient des sources à HMI. Je propose souvent ce Forte Fresnel en équivalence. Pour l’instant, il n’y a pas eu de refus parce que ces projecteurs ont une température de blanc de 6 700 K.

Marc Blanc : On vient de commander 10 Forte Fresnel pour la face qui sont plus puissants, mais toujours aussi silencieux, avec une belle qualité de lumière.

Retour d’expérience sur les projecteurs Robe Lighting

Marc Blanc : Que du bonheur. On a un patron qui est sensible au moindre bruit parasite de ventilateur. Il l’entend à 1 km, et je n’ai jamais eu une remarque !

On boit du petit lait depuis un an et demi, c’est-à-dire que tous les éclairagistes que l’on reçoit arrivent en disant : « Génial, incroyable, magnifique ! Avec ce que vous avez, on peut tout faire ! » Voilà, c’est que du bonheur !

Ça a beaucoup motivé les équipes parce qu’ils sont fiers de leur outil de travail, fiers de la manière dont ils peuvent accueillir les éclairagistes. De plus, c’est un très bon choix, car mon budget de location matériel est passé à zéro pour les automatiques !

Reportage sponsorisé par Robe Lighting.

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