Palais des Ducs de Bourgogne mis en lumière à Dijon
Le palais des Ducs et des États de Bourgogne est un joyau architectural riche d’histoire. Début octobre dernier, la ville de Dijon a mis en lumière son patrimoine historique. Dans ce projet nommé Les reflets de l’Or, l’hôtel de ville, la tour Philippe le Bon et l’église Saint-Michel sont magnifiés. Un travail tout en finesse, sobre et précis, autour d’une équipe soudée de maîtrise d’œuvre et d’entreprises.
- Concepteurs lumière : Distylight, Johan Sustrac et Saffran Popille.
- Architecte : Godart + Roussel Architectes, Pierre Roussel.
- Installateur : Demongeot, Groupe Roger Martin, Thomas Marques-Faria.
- Programmeurs lumière : APS & CO, Tom Marchandiau et Anthony Sauvet.
- Fabricant de luminaires LED : Anolis Lighting.
Reportage sur la réalisation phare de la cité bourguignonne.
Du concours d’idées à la mise en lumière des monuments de Dijon
En 2017, la ville de Dijon lance un concours d’idées pour la mise en lumière de l’axe Liberté. Cette rue piétonne commerçante du centre historique s’étend de la place Darcy à la place Saint-Michel. Parmi les lauréats :
- Distylight, l’agence parisienne, remporte le prix de la mise en valeur artistique et patrimoniale,
- Godart + Roussel Architectes, l’agence dijonnaise, gagne le prix coup de cœur du public.
Quelques années plus tard, la Direction gestion connectée de l’espace public – GCEP – de Dijon lance un appel d’offres pour un parcours lumière dans le centre-ville. Alliant la force d’une implantation locale et de nombreuses références en éclairage architectural, Distylight et Godart + Roussel Architectes répondent alors ensemble. Vainqueurs du concours avec le projet lumière Les reflets de l’Or, ils proposent une déambulation complète reliant les cinq mises en lumière architecturales clés au cahier des charges.
Johan Sustrac se souvient : « Nous avons vraiment poussé pour que le parcours lumière ne soit pas qu’un éclairage, mais que ce soit également un outil. » L’idée étant que la mise en lumière pérenne soit disponible pour faire de l’événementiel, selon le calendrier de la ville. Avec la pandémie du covid et la guerre en Ukraine, des restrictions budgétaires importantes voient le jour. Au grand dam des concepteurs, le territoire se réduit drastiquement. Finalement, trois monuments du centre-ville ont été mis en lumière dernièrement : le palais des Ducs et des États de Bourgogne, dont la tour Philippe le Bon, l’église Saint-Michel et la Porte Guillaume.
Palais des Ducs de Bourgogne et Les reflets de l’Or à Dijon
Au XVIIe siècle, Jules Hardouin-Mansart, premier architecte du roi, a été chargé de concevoir la nouvelle place Royale de Dijon. En forme d’hémicycle, il a harmonisé les façades des bâtiments existants alentour. De style classique, la façade en U donne vie au palais des Ducs de Bourgogne tel que nous le connaissons aujourd’hui, place de la Libération. Avec la tour Philippe le Bon, symbole emblématique du pouvoir ducal en arrière-plan, c’est un site historique national du pouvoir local. De nos jours, il est le cœur administratif et culturel de la ville abritant l’hôtel de ville, le musée des Beaux-Arts ainsi que d’autres institutions de la cité.
L’architecte de l’équipe du projet lumière, Pierre Roussel, raconte : « Les reflets de l’Or, c’est une mise en valeur particulière de la pierre de Bourgogne, de sa couleur chaleureuse et de ses teintes ocres et or. C’est ce qui a plu à l’ancien adjoint à l’urbanisme de la ville de Dijon, Pierre Pribetich. Il souhaitait une mise en lumière sobre et élégante liée au patrimoine local. »
Mixage des couleurs RGBW en blanc chaud 2200 K
Pour atteindre cette idée de reflets d’or, l’agence Distylight, animée par Saffran Popille, cheffe de projet lumière, fait le choix d’un mixage de couleurs sur mesure. « La teinte dont nous avions besoin pour faire vibrer la pierre fonctionnait avec du 2200 K, et pas avec une LED ambre. C’est lié au spectre chromatique des éclairages », explique Johan Sustrac, fondateur de l’entreprise.
« Comme dans tous les projets de cette envergure, dès qu’une marque est sourcée, tout le monde vient frapper à sa porte », poursuit-il. « Du coup, nous avons pris le temps d’analyser et de garder un œil critique là-dessus. Pour ça, il n’y avait rien de tel que de réaliser des essais pour faire le choix final des fournisseurs. »
Saffran Popille : « Je me souviens aussi des essais lumière avec différentes marques. Les mélanges de RGB peuvent parfois être catastrophiques. En particulier quand nous éclairons en rasant. Nous en avons vu, quand même, qui n’étaient pas de bonne de qualité. »
Johan Sustrac : « Ce qui nous a énormément plus chez Anolis, c’est leur capacité et leur qualité à mélanger les couleurs. Tout en étant à côté d’eux, chaque fois que nous leur avons demandé une couleur précise, mettre un peu de vert ou un peu de rose, ils savaient le faire. Nous obtenions vraiment une couleur sur laquelle il n’y avait pas de différence chromatique ! »
Après validation des produits, les trois monuments de Dijon mis en lumière utilisent un mixage en blanc variable 2 200 K – 3 000 K mais aussi un mixage RGBCW sur-mesure d’Anolis Lighting. Ce choix des concepteurs lumière fait toute la différence par rapport à une illumination classique en RGB sur de la pierre.
Éclairage architectural dynamique et vidéoprojection
La mise en lumière des trois monuments de Dijon par Distylight est un mix entre l’éclairage architectural intégré sur la façade et la vidéoprojection à distance.
Saffran Popille : « Avec les appareils linéaires Eminere Remote d’Anolis, nous avons éclairé les encadrements de fenêtres, une partie des frises, des frontons et des colonnes. Ils sont combinés avec de tout petits spots Calumma. »
« Dans leur gamme, il y a des tailles et des puissances différentes, et énormément de faisceaux possibles. Du coup, avec ces projecteurs-là, nous pouvons éclairer facilement le modelé des statues sur les frontons principaux. Donc, c’est une très belle combinaison avec toujours une grande qualité de couleur. »
Johan Sustrac : « Nous travaillons en associant vidéoprojection et dynamique des appareils d’éclairage. En vidéoprojection, il y a des endroits que nous n’atteignons pas, comme les encadrements de fenêtres. Et puis nous n’avons pas la même puissance lumineuse. Finalement, combiner l’un à l’autre permet de relever et d’associer tout ça. »
Pierre Roussel : « Il faut aussi rendre justice aux services techniques de la ville de Dijon. Patrick Dubois a donné de sa personne et de son temps, parfois même le week-end, malgré l’inertie des procédures administratives. »
Technologie avancée d’adressage en RDM
Sur le palais des Ducs de Bourgogne, il y a au total 130 projecteurs LED de chez Anolis, 2 projecteurs automatiques et 4 vidéoprojecteurs 30 000 lumens pour les trois faces de la mairie. 8 projecteurs à gobo sont aussi utilisés sur l’église Saint-Michel pour parfois projeter une image, comme des enluminures sur la façade.
Une console lumière pour les mises en lumière de Noël avait déjà été achetée par la ville de Dijon. Peu utilisée en région, il fallait trouver un spécialiste pour la piloter sur l’éclairage architectural des monuments. Grâce au carnet d’adresses de Tom Marchandiau chez APS & CO, Anthony Sauvet est recruté pour réaliser la programmation lumière.
Tom Marchandiau : « Nous avons fait l’adressage de tous les produits Anolis en RDM étant donné que les les projecteurs n’ont pas d’adressage physique. Nous avons principalement utilisé le DMX Cat de City Theatrical pour adresser et renommer plus de 200 projecteurs. Nous pouvions ainsi les observer à distance car, la console lumière est dans une pièce fermée et sans fenêtres. La création d’une interface écran via Modulo Pi avait quant à elle pour objectif de simplifier le système pour une utilisation intuitive par le personnel de la ville. Malgré la complexité des systèmes mis en place, l’installation devait rester gérable pour toutes les personnes impliquées, y compris à distance. » Au total, 97 Calumma S et XS et 110 Eminere Remote de chez Anolis sont installés sur cette mise en lumière à Dijon.
Saffran Popille : « Julien Thery, d’Anolis, a assuré un suivi rigoureux sur place. Très impliqué, il a été constamment disponible pour discuter des aspects du projet. Son support et ses réponses aux questions de l’installateur et du programmateur lumière étaient vraiment très appréciables. »
Les trois monuments illuminés de Dijon sont reliés à la console lumière par deux nodes Ethernet/DMX : un pour le palais, l’autre proche de l’église Saint-Michel. Un câble de fibre optique permet de donner les ordres de commande en Art-Net rapidement, malgré les 500 mètres environ de distance.
Mise en œuvre de l’installation et pose des projecteurs LED
Thomas Marques-Faria : « Notre bureau d’étude interne chez Demongeot a réalisé les plans d’exécution technique et électrique. Avec la variante Anolis que nous avions proposée lors de la consultation des entreprises, nous avons dû revoir l’intégralité du cahier des charges techniques lié à l’éclairage architectural et à la vidéo projection. Par exemple, j’ai revu le cheminement des câbles tout en conservant une discrétion absolue sur les façades, vérifié les dimensions des sections de câbles, réalisé l’intégration des vidéos projecteurs et toute la cohérence technique du projet. »
Tom Marchandiau : « Nous avons décidé de piloter les projecteurs LED Anolis avec 4 paramètres DMX, au vu du nombre conséquent d’appareils sur chaque ligne DMX. Par réglette, nous avons opté pour ce premier mode. Il permet ainsi un contrôle indépendant des couleurs R, G, B et W pour chaque luminaire, qu’il soit de 60 cm ou de plus d’un mètre. »
Thomas Marques-Faria : « Côté fixation des projecteurs, un travail avec les architectes des bâtiments historiques a été réalisé, car tout est zingué ! Au niveau des fenêtres, les projecteurs LED sont collés sur le zinc. Sur l’église Saint-Michel, les luminaires sont lestés sur des plots en béton pour permettre une installation et un réglage faciles. Les vidéoprojecteurs sont intégrés discrètement dans l’environnement urbain dans des tours sur mesure climatisées. »
Inauguration de la mise en lumière
Début octobre, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, a inauguré la mise en lumière au côté du premier vice-président de la région Bourgogne–Franche-Comté, Michel Neugnot.
Dijon s’illumine ainsi toute l’année ! Distylight a conçu et mis en place un scénario lumière quotidien les reflets de l’Or. Sur ce thème et selon les saisons, « les façades se mettent à vibrer et s’animent entre deux et quatre fois par heure, pendant 5 minutes » explique Saffran Popille. « C’est une combinaison subtile de vidéo projection douce, d’ondes dorées et de mouvements délicats des appareils architecturaux installés sur la façade, avec une variation de blancs et d’intensité. »
Les mises en valeur événementielles sont ponctuelles. En effet, diverses façades emblématiques de la ville seront mises en lumière lors des grandes occasions comme la fête nationale du 14 juillet, Noël, Octobre rose… Avec un Modulo Pi, tout l’agenda des événements culturels ou sportifs de la ville est ainsi programmé en éclairage. Des scènes spécifiques ont également été programmées, comme des drapeaux nationaux. Elles permettent de répondre à des demandes ponctuelles des élus de mise en lumière colorée des monuments en fonction de l’actualité.
Saffran Popille : « Finalement, la ville de Dijon a aujourd’hui un outil très complet. Comme disait Pierre, la vidéoprojection évite une location pour les fêtes de Noël. Aujourd’hui, elle est disponible de manière pérenne, tous les jours. »
Reportage sponsorisé par Robe Lighting
Équipe du projet
Contact
Robe Lighting France SASBruno François
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Lieux
- Palais des Ducs et des États de Bourgogne
- Dijon, France
- Église Saint-Michel
- Dijon, France