Paris La Défense Art Collection : un musée à ciel ouvert par 8’18’’
Inséré dans un cadre urbain aux proportions monumentales, le parcours muséographique des œuvres d’art du quartier de Paris La Défense Art Collection présente, à l’origine, des qualités lumière éclectiques. Le cadre architectural structure l’espace et magnifie les œuvres. Paradoxalement, c’est également lui qui absorbe ces dernières et dilue le parcours du visiteur.
Charte lumière d’une muséographie urbaine
Pour les concepteurs lumière et plasticiens de 8’18’’, il s’agit donc d’établir la charte lumière d’une muséographie urbaine. Elle souligne chaque œuvre et rende lisible un parcours les liant les unes aux autres.
La définition des deux parcours, « Grand Axe » et « Quartiers », ainsi qu’une classification des œuvres par catégorie ont servi de trame pour le développement de la palette des typologies lumière.
L’environnement lumière du parcours urbain « Grand Axe » étant très présent, les mises en lumière se devaient de :
- ne pas verser dans la surenchère lumineuse,
- respecter la volonté des artistes,
- instaurer un lien visuel,
privilégiant les perspectives données par le parcours muséographique.
Mise en lumière des sculptures monumentales
A partir des quatre catégories les principes de mise en lumière ont été établis.
Pour les œuvres lumière, comme les Signaux de Takis ou l’escalier de La Place des Degrés de Kowalski, 8’18’’ a restauré les systèmes lumière intégrés.
Lorsque les œuvres ont un socle, comme le Pouce de César ou La Défense de Barias, les mises en lumière sont au plus près des sculptures. Elles soulignent la finesse et le détail des empreintes du Pouce. Elles accompagnent les mouvements et les lignes de tension des trois personnages composant l’œuvre de Barias.
Les œuvres monumentales pleines et traversantes, comme l’Araignée Rouge de Calder [en tête du billet] ou les Personnages fantastiques de Miro, sont mises en résonance dans une ronde fermée par After Olympia de Caro. C’est le tête-à-tête et la silhouette des géants de Miro qui sont mis en lumière, en pendant d’une accentuation des lignes nerveuses des pattes et du cœur rouge de l’Araignée.
Enfin, les œuvres architecturales et architecturées rassemblent les cheminées de ventilation de 30 mètres de haut habillées par les artistes. Dans une volonté de faire écho à la verticalité du paysage lumière architectural, la mise en lumière du Moretti crée une luminance forte en partie basse, faisant se détacher l’œuvre de son environnement, et souligne cette verticalité sur les grandes perspectives dégagées.
Pour Les trois Arbres de Grataloup il s’agit également de marquer la verticalité mais en soulignant les graphismes de manière plus ponctuelle.
L’environnement lumière du parcours urbain « Quartiers » offre une base de lumière ambiante plus calme. Les œuvres sont dispersées au cœur des quartiers bordant l’axe majeur et les parcours muséographiques favorisent un sens de lecture. Ce parti pris implique des mises en lumière orientées que nous avons qualifiées de mises en présence. Lumières et luminances rassurantes révèlent plus délicatement les œuvres. Elles guident les visiteurs sur des chemins de traverse, depuis ou vers le « Grand Axe ».
Claire-Lise Bague
Quelques chiffres
- Œuvres contemporaines : 69
- Surface : 30 ha
- Tranche ferme : 2013 – 2017, mise en lumière de 17 œuvres
- Coût de réalisation, tranche ferme : 260 000€ HT
- Coût de réalisation, tranches conditionnelles : 50 000€ HT
Billet sponsorisé par 8’18’’
Lieu
- Araignée Rouge de Calder, Paris La Défense Art Collection
- Puteaux, France
Équipe du projet
Contact
8’18’’Concepteurs et plasticiens lumière
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