Passage France Pejot, le grand lustre luminaire de Marc Aurel, Lyon
Enfin dégagé des voitures. Dans le cadre de la restructuration de la place des archives de Lyon, voici le nouveau passage ouest sous voie de chemin de fer de la gare de Perrache. L’architecte paysagiste, Gérard Pénot, de l’atelier Ruelle, a fait appel à l’agence Aurel design urbain. Objectif : concevoir un éclairage plus sophistiqué qu’un passage traditionnel sur 300 mètres du passage France Pejot. Reportage photos dans ce nouveau passage sous voies SNCF.
Sous la maîtrise d’ouvrage de SPL Lyon Confluence, Nicolas Basgana, chef de projet débute. Mais « la voûte était tellement sale qu’on ne savait pas ce que l’on allait trouver en grattant la croûte. De plus, nous n’avions pas, au début du projet tous les accords des copropriétaires du passage », se rappelle Marc Aurel.
Concept lumière du passage sous voie
« Pour s’affranchir de la voûte, nous avons conçu un éclairage autonome de l’architecture, avec d’énormes lustres, des luminaires qui viennent qualifier cet espace-là. Il donne une échelle humaine du piéton à ce lieu et la vision d’un espace intérieur plutôt domestique. »
Marc Aurel, designer lumière, Aurel design urbain
Développement du grand lustre luminaire
« Je voulais un grand lustre de cristal éclaté avec des milliers de particules, comme dans un grand hôtel. C’est pour cela que je suis parti sur un énorme lustre circulaire, suspendu et évolutif. »
Entre 700 et 1000 mm de diamètre, trois tailles de luminaires ont été conçues. Ceux-ci sont installés à trois hauteurs différentes. L’implantation est plus dense dans la partie centrale et s’étire jusqu’à l’entrée du tunnel.
Éclairage visible dans le passage France Pejot
Pour accompagner le cheminement et moduler l’éclairage décoratif, la lumière LED a été choisie pour créer des scénarios. Une lumière neutre de 3000 K est utilisée.
Deux directions d’éclairage visible sont intégrées aux lustres :
- lumière directe, vers le sol, qui assure le côté fonctionnel,
- lumière indirecte, sur la voûte, qui met en valeur les volumes.
Intégration de luminaires existants
« Pour les luminaires suspendus, nous avons adapté des luminaires :
- Kazu de Comatelec Schréder, puissance 40 W et température de couleur 3 000 K, pour le bloc central,
- Underscore InOut Side Bend de iGuzzini, température de couleur 3000 K, anneau extérieur »,
précise David Fuentes, responsable du projet éclairage chez Aurel design urbain.
« Nous avons travaillé avec un produit existant qui est orientable » raconte Marc Aurel. « Nous avons pris tout le bloc optique et l’appareillage et nous l’avons intégré dans le grand lustre. Le challenge a été réalisé de main de maître par le bureau d’études du fabricant. »
– Concepteur lumière et grand lustre luminaire : Marc Aurel design urbain © Vincent Laganier
Fabrication sur mesure du lustre
Victor Pais, chef de projet du bureau d’études chez Comatelec Schréder a travaillé sur ces grands volumes, inhabituels dans l’industrie du luminaire. De plus, ils ont été réalisés avec du métal en repoussage, une innovation réussie par le fabricant.
Enfin, pour les finitions, le designer est parti sur des couleurs vertes irisées et qui changent en fonction du point de vue du promeneur.
“L’idée était de faire un espace muséal en quelque sorte” conclu Marc Aurel.
Éclairage invisible du passage pour les piétons et vélos
Un éclairage technique s’inscrit de manière latérale sur un côté de la voûte du passage France Pejot. Une corniche dessinée sur mesure par Marc Aurel intègre les chemins de câbles électriques, vidéo et sécurité.
À l’intérieur de la corniche sont encastrés des projecteurs Sill Lighting 49M de 70 W pour éclairer de manière uniforme le sol de la piste cyclable. Une demande exigeante sur le résultat de l’uniformité de la lumière par la Direction éclairage urbain de la ville de Lyon pour garantir la sécurité, toujours dans une température de couleur de 3000 K.
« Un éclairage invisible n’est pas intéressant scénographiquement, mais il apporte de la sécurité. Comme nous travaillons toujours dans ce double rapport entre un éclairage visible et un éclairage invisible, quelqu’un qui ne fait pas attention et ne regarde pas dans le détail pense que ce sont l’ensemble des luminaires suspendus qui viennent éclairer l’ensemble de la voûte. Les deux sont vraiment complémentaires. »
Marc Aurel, designer lumière, Aurel design urbain
Fresque peinte entre les arcades
En décapant le mur, les arcades latérales sont apparues. Mais ce n’était pas l’idée du designer lumière de valoriser l’architecture dans son concept initial. Un projet complémentaire a alors été proposé par Lyon Confluence afin de créer une fresque peinte entre ces arches par la Cité de la Création.
De fait, l’éclairage des fresques est devenu alors obligatoire. Après de nombreux tests comparatifs de matériels d’éclairage, un luminaire semi-encastré Arclux Mini 4 W de chez Meyer éclaire les 25 arches.
Il crée une lame de lumière qui souligne l’arcade en lumière rasante sur la fresque de la Cité Création et l’arcade au-dessus.
Cinq programmations lumineuses
De 18 h à 1 h du matin, selon le moment de la soirée, il y a toute une évolution de la lumière entre ces deux éclairages. « Le système de gestion se fait grâce au contrôleur Ilon de Citylone et des contrôleurs SL31 par luminaire » précise David Fuentes, responsable du projet éclairage chez Aurel design urbain.
Cinq programmations différentes créent des scénarios subtils entre lumière directe et indirecte. Bien qu’invisibles pour le citoyen qui traverse le passage, ils réduisent la consommation d’énergie au fur et à mesure de la nuit. Mais surtout, ils créent une ambiance appropriée au piéton.
Passage France Pejot et espace urbain de Lyon
Pour la petite histoire, le nom du passage évoque la résistante lyonnaise France Péjot, dont le fils n’est autre que le compositeur Jean-Michel Jarre. Ce passage ouest, désormais que pour les cyclistes et les piétons, relie le sud de la presqu’île de Lyon Confluence à la place Carnot.
La deuxième partie du passage France Pejot, sous le centre d’échanges de Perrache, est traité de manière fonctionnelle sans les grands lustres. Quel dommage !
Au centre des caillebotis métalliques qui ornent le plafond, des projecteurs encastrés downlight éclairent le cheminement et la piste cyclable.
Retour aux sources aussi pour Marc Aurel depuis la restructuration de l’espace urbain de Lyon chez Jean-Michel Wilmotte. De 1989 à 1995, ce premier job fut à l’origine de sa vocation pour le design du mobilier urbain.
Reportage vidéo sur la voute de Perrache à Lyon
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- Anne Maître, Du beau vient le bon, entretien avec Marc Aurel, Observatoire du design urbain
Équipe du projet
Lieu
- Passage France Péjot
- Lyon, France
Livres
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