Petit éloge de la nuit avec Pierre Richard en lumière

Petit éloge de la nuit est d’abord un texte de Ingrid Astier publié en 2014 aux éditions Gallimard. L’auteure demande au metteur en scène Gérald Garutti de le présenter sur un plateau avec Pierre Richard. Un vrai défi ! En effet, transposer ce texte écrit à la scène avec « un acteur burlesque » comme se définit le comédien n’est pas chose facile. Pourtant, elle aboutit à une réussite scénique et poétique à aller voir.

Mettre en scène un texte

De ce point de départ du texte d’Astier s’ensuit un travail de huit mois du metteur en scène avec l’équipe artistique du spectacle. Au final, la pièce montée en 2017 reprend aussi des extraits de textes d’Edgar Allan Poe, Charles Beaudelaire, Guy de Maupassant, Robert Desnos, Pablo Neruda, Henri Michaux et Milan Kundera, pour notre plus grand plaisir.

A la fin de sa représentation aux Célestins, théâtre de Lyon en 2018, Pierre Richard avoue avec humour : « j’ai fait un travail énorme sur le texte et les mots. C’est la première fois que je travaille. Cette pièce ouvre des horizons ». Assurément, l’expérience des quelques 70 films du comédien est là. Sur scène, il capte l’attention, fait raisonner la poésie et incarne un personnage dans la nuit.

Danse, songe, fantasme, esclave, lune, mort, peinture, cinéma, chanson, éclairage, rêve et ténèbres, la pièce aborde tous ces thèmes nocturnes dans une suite de scénettes sténographiées.

Scénographie et lumière

Le parti pris pour la scénographie et les lumières par Eric Soyer sont simples : un podium noir carré de 40 centimètres de haut est placé au centre de la scène avec un trou central. Une seule marche d’escalier est placée sur trois côtés du praticable. Pendillons, frises et fond en velours noir closent le plateau.

Dans la largeur du praticable, un écran en fond de scène projette des images. Le praticable lui-même reçoit par moment une projection d’images.  Enfin, un troisième écran en tissu semi-transparent descend par moment aux deux-tiers de la profondeur du plateau. La projection se fait sur ce dernier moins net, comme les aléas de la nuit. La lumière vient principalement de la cage de scène : trois plans de latéraux haut, douches et contre-jour en deux plans, quelques éclairages frisants, l’ensemble en blanc froid.

Vidéo et cinéma

La vidéo est conçue par Renaud Rubino avec Pierre-Henri Gibert, Pauline Maillet et Gérald Garutti à la réalisation des films. « C’est la première fois que j’utilise du cinéma au théâtre » se rappelle le metteur en scène. « Mon usage de l’image est ici avec un pas de côté, par métaphore ou contre-point. L’idée est d’aller dans d’autres dimensions, pas de faire des redondances avec le texte. Par exemple, nous avons tourné de jour des scènes pour parler de la nuit, d’autres avec la danseuse de l’Opéra de Paris Marie-Agnès Gillot, pour que tous les arts soient représentés sur la scène ».

Le compositeur Laurent Petitgrand, « un génie poly-instrumentiste » d’après le metteur en scène, a créé la musique et les ambiances sonores pendant les répétitions. Au final, un spectacle qui aboutit à une osmose entre texte, image et son. A aller voir à Paris en juin 2019.

Petit éloge de la nuit de Ingrid Astier Editeur : Gallimard Acheter chez Eyrolles

Reprise 2019 à Paris

• Petit éloge de la nuit avec Pierre Richard
• Du 6 au 30 juin 2019
• La Scala, Paris
• 13, boulevard de Strasbourg
• 75010 Paris
• Renseignements : La Scala, Paris

Sauver la nuit Comment l’obscurité disparait, ce que sa disparition fait au vivant, et comment la reconquérir de Samuel Challéat Editeur : Premier Parallèle Acheter chez Eyrolles

Article publié le 3 avril 2018 – Mise à jour le 2 juin 2019.