Phosphor de Robert Henke : cartographie phosphorescente de données
Phosphor est une cartographie phosphorescente de données de Robert Henke. Dans la continuité de la spatialisation relative à l’éclairage artificiel, l’artiste allemand, né en 1969 à Munich et ayant débuté sa carrière par la pratique de la musique électronique et la création du très célèbre logiciel Ableton Live, change de discipline et passe désormais maître dans l’art de peindre avec des lasers.
Phosphor de Robert Henke
Son œuvre Phosphor, inspirée des travaux sur la géométrie fractale menés par Benoît Mandelbrot, consiste en un algorithme pilotant 16 lasers, dont les faisceaux projettent des trajectoires de lumière qui s’impriment de manière éphémère dans une poudre phosphorescente répandue au sol. Au fur et à mesure du déplacement des lasers, une cartographie, ou plutôt une topographie se dessine au sol. D’abord brillante, elle s’estompe plus ou moins rapidement selon la vitesse à laquelle le laser s’est déplacé. Plus il aura été vite, moins la poudre phosphorescente aura eu le temps de se charger en énergie lumineuse, et plus la trajectoire s’estompera rapidement.
L’effet pictural est saisissant et sa contemplation nous entraîne dans une interprétation personnelle ; est-ce une représentation de lignes topographiques imaginaires, de signaux médicaux, d’ondes inconnues ? La faible durée de vie des tracés lumineux n’est finalement pas sans rappeler l’installation Anywhere, anywhere out of the world, de Philippe Parreno (Palais de Tokyo, 2013-2014), les deux œuvres donnant un sens plastique unique au procédé de phosphorescence activée par l’éclairage artificiel.
Cartographie phosphorescente de données et algorithmes
Exposée à Nantes durant l’été 2018, l’œuvre Phosphor est parfois déterminée comme étant la reproduction virtuelle de données provenant de l’environnement extérieur réel. Les cartographies imaginaires tracées par les algorithmes de Robert Henke seraient donc, d’une certaine manière, des représentations d’un intangible capté hors les murs puis représenté par un tracé lumineux éphémère. Réelles ou imaginaires, les lignes tracées par l’œuvre d’art interpellent, au-delà de l’aspect esthétique, par la capacité technologique actuelle de pilotage des outils lumineux via des algorithmes, eux-mêmes alimentés par des données précises. De quel ordre sont ces dernières, à quoi peuvent-elle être destinées et, surtout, par quels dispositifs peuvent-elles être captées ?
En savoir plus
- Installation sur le site de l’artiste
- Installation au château des Ducs de Nantes pour Scopitone 2018
Photo en tête de l’article : Phosphor, de Robert Henke, Château des ducs de Bretagne, Nantes, France © David Gallard – Scopitone 2018
Équipe du projet
Lieu
- Château des Ducs de Bretagne
- Nantes, France
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