Rive droite du Rhône à Lyon : la promenade-jardin de BASE
Suite au réaménagement des berges du Rhône, côté gauche du fleuve, la Métropole du Grand Lyon et la Ville de Lyon ont choisi l’agence BASE comme paysagiste mandataire d’une grande équipe pluridisciplinaire. Un projet comme paysage ambitieux au cœur de la cité des Gaules. Il va bien plus loin que les rives opposées en modifiant les mobilités et les pratiques des quais. Son but est de redonner le plaisir de déambuler au vert.
- Vers des espaces publics favorables au bien-être et à la santé
- 3 objectifs de la rive droite du Rhône à Lyon
- Promenade-jardin de BASE sur la rive droite du Rhône
- Des aménagements dédiés au plus près de l’eau
- Future ripisylve urbaine sur les bords du Rhône à Lyon
- Nouvelle biodiversité de la rive droite
- L’éclairage de la rive droite du Rhône la nuit
- 2025-2026 : phase opérationnelle entre le pont Wilson et la passerelle du Collège
- Innovation du dialogue compétitif de la Métropole de Lyon
- Autres activités pour visiter Lyon à l'occasion de vacances
- Approfondir le sujet
- Commentaires
Vers des espaces publics favorables au bien-être et à la santé
« L’objectif est de rendre les quais aux Lyonnais et aux promeneurs. Le périmètre de 2,5 km va du pont de Lattre-de-Tassigny au pont Gallieni, mais il est aussi en épaisseur, puisque nous avons inclus les ponts dans le périmètre. »
Bruno Bernard, président, Métropole de Lyon
« Ce projet de requalification de la rive droite s’inscrit dans l’histoire, mais surtout dans le présent et dans le futur, puisqu’il va nous permettre d’adapter la ville aux grands enjeux du XXIe siècle. Je pense entre autres bien évidemment à la question du réchauffement climatique. Notre projet s’inscrit dans un mouvement global de transformation de toutes les grandes villes qui vise à apporter aux habitants et aux habitantes plus d’espaces favorables au bien-être et à la santé. Que nous puissions même retrouver le contact avec cette ligne de vie qu’est le Rhône. »
Grégory Doucet, maire de Lyon
3 objectifs de la rive droite du Rhône à Lyon
Béatrice Vessiller, vice-présidente en charge de l’urbanisme de la Métropole de Lyon, résume les 3 objectifs du réaménagement.
« 1. Le partage de l’espace public en faveur de différents usages, aujourd’hui très marqué par la circulation automobile, le stationnement, et demain par des usages de détente, de promenade, des pratiques sportives, culturelles et de jeux.
- La végétalisation très abondante sur 33 000 m2, tout ce qu’on a envie de trouver dans un espace public de qualité, mais avec la dimension de proximité du fleuve en plus. Ses usages peuvent aussi être liés aux fleuves.
- La réorganisation des mobilités, avec un partage en faveur des modes piétons, vélos, transports en commun évidemment beaucoup plus favorables. »
Béatrice Vessiller, vice-présidente en charge de l’urbanisme de la Métropole de Lyon
Promenade-jardin de BASE sur la rive droite du Rhône
Rive du soleil levant, le réaménagement de la berge droite de la ville de Lyon part d’un « objet de paysage très singulier. C’est une promenade plantée de grands platanes au XIXe siècle, qui faisait l’honneur de Lyon dans l’Europe entière » raconte Bertrand Vignal, paysagiste mandataire de l’agence BASE située à Paris, Lyon et Bordeaux.
« Un des éléments majeurs du projet, c’est de replanter ce grand alignement, cette grande figure, mais avec la thématique contemporaine, c’est-à-dire adaptée au changement climatique, donc aux évolutions des espèces. Ces platanes sont là, mais ils ne sont pas tous en forme. Et puis ils ont été malmenés donc on va reconstituer l’ensemble en plantant 1 200 arbres, en épaississant aussi ce système-là, vers un vrai parcours climatique. C’est l’enjeu du XXe siècle ! »
Bertrand Vignal, paysagiste, BASE
« Cette promenade par rapport à la rive gauche, on est très en haut, puis en bas. On l’a voulue un peu plus multiple, c’est-à-dire que l’on a cherché des descentes, des demi-niveaux, des situations, toute une série de dispositifs spatiaux qui viennent en complément de l’autre rive et proposent aussi des usages différents. »
Bertrand Vignal, paysagiste, BASE
Des aménagements dédiés au plus près de l’eau
- 4 nouvelles grandes terrasses seront aménagées au plus près de l’eau sur 17 800 m2: au niveau du pont Morand, du quartier de Grôlée, en contrebas de l’Hôtel-Dieu et de la place Antonin Poncet. Chacune offre une vitrine inédite sur le Rhône.
- 9 belvédères, conçus comme des belvédères contemplatifs, en surplomb du fleuve, seront aménagés sur le quai haut. Ils proposeront de nouveaux points de vue sur la rive gauche et le fleuve.
- L’ouverture de bas-ports, l’arche du pont Wilson enfouie actuellement sera dégagée pour créer un espace d’appropriation multiple, au plus près de l’eau.
- 11 aires ludiques
Future ripisylve urbaine sur les bords du Rhône à Lyon
Sur 8 500 m2, une ripisylve alluviale sera implantée dans le Rhône, en rive droite. Pour BASE, « la ripisylve désigne les formations végétales qui se développent sur les bords des cours d’eau ou des plans d’eau situés dans la zone frontière entre l’eau et la terre (écotones). Il s’agit de favoriser la reconquête des bords de la rive droite par la faune et la flore locale, par l’installation d’une nature alluviale au pied des grands murs de quai, sur près de 2,5 kilomètres. »
45 % des surfaces seront également rendues perméables dans le réaménagement envisagé.
Nouvelle biodiversité de la rive droite
Bertrand Vignal précise « Le projet permettra d’offrir de nouveaux habitats et itinéraires pour de nombreuses espèces, en s’appuyant sur les potentiels du site, en développant une :
- « trame brune »: les continuités de pleine terre sont recherchées au maximum pour permettre l’infiltration des eaux de pluie et l’accueil de la microfaune du sol ;
- trame arborée: la densification des alignements de platanes patrimoniaux permet de créer un couvert arboré quasi continu, favorable au déplacement des espèces ;
- trame d’arbustes, aux essences diversifiées, favorable à l’accueil de petits mammifères terrestres et aux pollinisateurs ;
- trame turquoise: pour accueillir les poissons et les mammifères semi-aquatiques aujourd’hui quasiment absents des rives du Rhône, faute d’habitat ou de milieux favorables. »
L’éclairage de la rive droite du Rhône la nuit
« L’idée, c’est de travailler avec le noir. C’est-à-dire d’essayer de laisser le Rhône dans l’obscurité le plus possible. C’est déjà un travail qui a été engagé un peu sur la rive gauche, avec beaucoup de sobriété dans la partie basse. On va continuer.
On peut se poser la question d’éclairer les voies, les voitures et les phares. On est dans cette démarche-là. Donc, quelque chose plutôt dans la sobriété, dans une intelligence collective, de constituer le bon niveau d’éclairage. Notamment parce qu’on a quand même des bâtiments patrimoniaux qui sont éclairés et qui illuminent déjà le quai. Donc à ce travail un peu fin, établi déjà du dialogue entre les rives, le quai jardin et les bâtiments. »
Bertrand Vignal, paysagiste, BASE
Que personne ne s’inquiète outre mesure. L’agence de conception lumière ON de Vincent Thiesson fait partie de l’équipe du projet. Il saura trouver le bon dosage entre ombre et lumière pour la promenade-jardin.
« Je vous renvoie volontiers au plan Lumière, 3e plan que l’on vient de voter à la ville de Lyon et qui, bien évidemment, met la sobriété en avant. Je le rappelle donc, comme le disait Bertrand, cet espace va être très végétalisé, très naturel, on va nécessairement avoir besoin d’obscurité si l’on veut une biodiversité qui puisse vraiment se développer.
Pour autant, on devra trouver un bon équilibre entre la mise en valeur du patrimoine architectural parce qu’on en a un exceptionnel, et ce besoin d’obscurité.
Donc, je fais confiance aux équipes de l’éclairage urbain de la ville de Lyon qui sauront travailler avec BASE et la Métropole pour trouver les bons réglages à chaque fois. Le plan lumière a fixé un cadre global. Après, il se décline sur chaque territoire. »
Grégory Doucet, maire de Lyon
2025-2026 : phase opérationnelle entre le pont Wilson et la passerelle du Collège
Pour la première phase opérationnelle entre le pont Wilson et la passerelle du Collège, 700 à 800 mètres de quai vont être réaménagés à partir de 2024 jusqu’en 2026, l’aménagement définitif. Entre 2024 et 2025, une phase d’urbanisme transitoire sera mise en œuvre par la Métropole de Lyon.
Innovation du dialogue compétitif de la Métropole de Lyon
Béatrice Vessiller précise : « On a mené ce projet en un temps record, puisqu’il y a 3 ans à peine, on est partis d’une page blanche. On a eu un gros travail mené par nos équipes respectives de la Métropole, nos partenaires, le site RVNF, l’architecte des bâtiments de France et nos équipes prestataires pour mener des études préalables et une concertation.
On a aussi innové avec une démarche de dialogue compétitif où l’on a eu des phases d’audition des différentes équipes candidates à plusieurs reprises. Des échanges très intéressants pour arriver au projet que l’on vous présente aujourd’hui. Ce projet lauréat, évidemment, c’est celui qui remplissait le mieux tous nos objectifs. »
« Le budget représente 100 M€ d’investissements pour la Métropole de Lyon avec 30 M€ pour la première tranche, valeur 2022 », précise Bruno Bernard.
Autres activités pour visiter Lyon à l’occasion de vacances
Approfondir le sujet
Livres
Éclairage et lumière du IIIe millénaire, 2000-2050, un livre collector
Le phénomène éclairage a vécu une mutation. Ville, architecture, conception lumière, pollution lumineuse... Qu'en sera-t-il demain ? |
Équipe du projet
Lieu
- Rive droite du Rhône
- Lyon, France