Seconde jeunesse pour le Kulm Eispavillon, par Foster + Partners
Inaugurée le 27 janvier 2017, la rénovation du Kulm Eispavillon de Saint Moritz en Suisse a dévoilé les richesses de son caractère alpin aux yeux du grand public, et remporte au passage le Design Lighting Award 2017 dans la catégorie Leisure project – Lieux de loisirs.
Historique, l’édifice vit le jour en 1905, puis fut l’hôte des Jeux Olympiques d’hiver de 1928 et 1948. Abandonné depuis des décades, le Kulm Eispavillon souffrait d’un état de dégradation extrême, jusqu’à sa récente cure de jouvence.
Foster + Partner apporte une réponse sobre et mesurée à l’exceptionnel paysage que représente Saint Moritz. Cadrés sur les montagnes environnantes, les assemblages de bois soulignent les perspectives alpines et apportent une touche sensible à une composition architecturale qui, mis à part l’église et son clocher, reste relativement pauvre.
De nuit, les tribunes rénovées s’éclairent, devenant davantage un objet esthétique dans le paysage qu’un véritable outil fonctionnel dédié à l’accueil des spectateurs. Icône d’une époque révolue, l’équipement occupe un rôle de signal légèrement ostentatoire, la forte intensité ne semblant pas réellement répondre aux besoins d’un éclairage ornemental destiné à une minorité.
Quoi qu’il en soit, le signal fonctionne et invite à franchir le seuil du Kulm Eispavillon. L’intérieur offre un aménagement confortable et luxueux, où les diverses essences de bois de parement se reflètent dans les trophées fièrement disposés au dessus de la vitrine à boissons.
Si l’ensemble de la rénovation est cohérent, pensé en finesse et somme toute agréable à regarder, on regrette tout de même qu’une sorte de filtre aseptisé vienne lisser la composition. L’objet final est trop propre, trop millimétré. Les planches de bois mal équarries nous manquent, le distributeur de vin automatique est anachronique et ses voyants rouges marquent la limite à ne pas franchir lorsque l’on rénove un édifice authentique, car on ne voit plus que ça.
A l’instar des tribunes, l’espace du bar est écrasé par la lumière, les ambiances manquent de cohérence et le pauvre photophore fait pâle figure, incapable qu’il est de rivaliser avec les encastrés de plafond et le patchwork malheureux d’une lumière qui change – évidemment – d’aspect en rebondissant sur les différents matériaux du bar. La salle de restauration est plus délicate, et même si l’on peine à s’imaginer racler une meule de fromage fondant au-dessus de la nappe immaculée, l’atmosphère est intime et répond à tout type de rendez-vous.
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Lieu
- Kulm Eispavillon
- Saint-Moritz, Suisse