Silo de la Bibliothèque Municipale Part-Dieu en lumière

Construit en 1972 par les architectes Jean Perrin-Fayolle et Charles Delfante, le parallélépipède rectangle de 48 m de haut se répartit sur 17 étages. L’ouvrage est posé sur pilotis. Il permet de stocker jusqu’à trois millions de documents sur 85 km de rayonnage.

La façade Nord est aveugle tandis que les façades Nord et Sud intègrent 32 failles architectoniques en forme de meurtrière. Élément caractéristique de l’architecture, toutes les façades sont intégralement revêtues de faïences de couleur noire et chocolat.

La réfection des façades de la bibliothèque a permis « d’envisager de grouper ces travaux avec une intervention de mise en valeur de l’équipement par l’éclairage » expliquait Gilles Buna, adjoint au maire de Lyon, le 11 mars 2013 en conseil municipal. « L’ancienne installation date d’une quinzaine d’années et dirigeait assez largement les faisceaux vers le ciel. Le projet envisage une mise en lumière entièrement à base de LED. L’objectif est de supprimer la lumière perdue vers le ciel et de diviser par trois la puissance électrique de 60 kW à 25 kW ».

Le concepteur lumière, Guillaume Jéol, fils du fondateur de l’Atelier Roland Jéol, a choisi de mettre en exergue la fonction première du lieu. Via les techniques numériques et traditionnelles de luminance, plutôt que d’éclairer, il silhouette ce patrimoine qui transmet des connaissances.

Une évocation du numérique

Les façades Nord et Sud, faisant faces latérales comme un pignon au boulevard Vivier Merle, sont marquées par des lignes verticales lumineuses discontinues et de teinte blanche. Elles rappellent les tranches de livres sur un rayonnage, de tailles différentes.

La façade Est, visible depuis la place de la gare de la Part-Dieu, est habillée des lignes horizontales composées de points lumineux.

Plus ou moins longues et espacées, elles finissent crescendo ou decrescendo sur les tranches du bâtiment.

Cette programmation réalisée avec le protocole DMX symbolise la naissance d’une communication, un peu comme les échanges entre la bibliothèque, lieu de stockage du savoir, et les demandes d’accès à son contenu par le public .

La montée d’escalier en colimaçon est pensée comme une « tour du savoir ».

Elle laisse s’échapper une lumière jaune-orange symbolisant les dorures des livres anciens.

Cette couleur dorée indirecte est reprise au niveau des vides du soubassement et pilotis afin d’alléger et de créer un effet de lévitation du bâtiment.

Le concept lumière prend en compte le développement durable et les économies d’énergie par la maîtrise des nuisances lumineuses :

• projet à 80% en LED,
• consommation de 12kW contre 60kW précédemment,

soit un centime d’euro par an et par habitant de Lyon !

Le matériel est intégré à l’ouvrage en façade. L’effet lumineux est statique bien que commandé en DMX pour la façade Est. Il est possible de rendre dynamique cette façade avec un scénario spécifique, mais en restant sur des variations de blanc.

« Le service de l’éclairage [ndlr : public de la ville de Lyon] a commencé à réfléchir, avec un concepteur, à cette mise en valeur, en lien avec l’agence ON [ndlr : Vincent Thiesson] qui travaille avec le projet global de Lyon Part Dieu, une ambiance lumière nuancée et apaisée qu’on souhaite impulser sur ce quartier » annonçait Gilles Buna. Un nouveau plan lumière pour la Part-Dieu, à suivre en janvier 2015.

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