Sublimes couchers de soleils, de la couleur à la lumière

Calme, volupté et relaxation. Los Atardeceres Perfectos, « Sublimes couchers de soleils » traduit de l’espagnol. Quoi de plus évocateur qu’un coucher de soleil ? Comment alors le reproduire dans une galerie d’exposition ? L’artiste Macarena Ruiz-Tagle et la conceptrice lumière Paulina Villalobos, basés au Chili, ont réussi le pari.

« L’œuvre est le fruit de l’union entre les arts visuels et l’exploration de la lumière naturelle sous diverses latitudes » explique Paulina Villalobos.

« Notre inspiration est animée par le ciel, le patrimoine et le dessin de variations des couleurs, du temps et des émotions. Elle nous a conduits à bâtir une œuvre sur l’immatérialité de la lumière. L’installation nous relie à ce moment particulier de la journée, lorsque le jour se transforme en nuit, ou vice-versa ».

Los Atardeceres Perfectos, une installation artistique

Pour la première fois du 29 juin au 10 août 2016, la Galería Gabriela Mistral de la ville de Maipú dans la métropole de Santiago du Chili a accueilli cette installation artistique subtilement mise en lumière.

« La ligne d’horizon est l’interprète de ce festival des couleurs qui s’éloignent du sol, avant de disparaitre complètement et de se fondre dans un coucher de soleil » poursuit Paulina Villalobos.

« Cet espace dans le ciel est en constante mutation. Il n’offre jamais le même spectacle. Les couleurs et les intensités se muent en permanence. Il change à chaque jour d’emplacement et nous fait voyager du Nord au Sud, se prolongeant au fil de la distance ».

« L’interface de la voute céleste, recréée en deux espaces qui ne se touchent pas, le plan de base de l’horizon et le plan concave réceptacle de la séquence des couleurs ».

Couchers de soleil et retour de voyage

« La mémoire visuelle et émotionnelle de nos voyages rassemble des centaines de couchers et levers de soleil, ces moments de contemplation du spectacle de la nature, qui nous inspirent la paix, le silence, et la beauté de l’introspection » raconte Paulina Villalobos.

• « Les couchers de soleil fulgurants des latitudes tropicales,
• le calme des couchers de soleil qui s’abaissent en oblique sur les cercles polaires,
• la palette exotique des couleurs polaires à l’aurore,
• la pureté des couchers de soleil sur le désert, nimbés d’azurs, de violets et d’orange.
• Les nuages rougeoyants du sud ou des brumes provenant des villes polluées.

Couleurs saturées ou modestes, aucun coucher de soleil n’est jamais vraiment semblable à un autre, aucun moment n’est jamais pareil à un autre ».

Mettre en lumière le coucher de soleil

La mise en lumière dynamique reflète la conception des séquences qui se fondent  imperceptiblement dans le ciel au couchant. Par un jeu de trois groupes de LED RVB réunis entre les plans de l’installation et cachés à la vue, chacun projette une lumière rasante ou frontale, selon le cas. Ils génèrent diverses représentations célestes, séquences et couleurs toutes conçues, installées et programmées par la conceptrice lumière Paulina Villalobos.

Les dimensions de l’œuvre de 8,5 x 2,2 x 3 mètres sont adaptées à l’espace de la salle d’exposition de la Galerie Gabriela Mistral. Il s’agit d’un premier prototype qui pourra varier en dimensions selon le lieu d’exposition. L’idée de l’équipe artistique est aussi de pouvoir moduler la conception lumière selon la latitude géographique de l’installation.

Couleur et lumière en questions

Avec le concours de l’équipe de médiation artistique de la Galerie Gabriela Mistral, pendant la durée de l’exposition, des ateliers lumière et couleurs ont été organisés pour les enfants de 7 à 9 ans. Pour les concepteurs, ces ateliers sont très pertinents car : « notre installation vise à recueillir les expériences afin d’approfondir notre compréhension de la relation entre les émotions et la lumière ».

D’après la conceptrice lumière, ce projet d’installation « nous aide à répondre à quelques questions, telles que :

• Comment parler de la couleur des lumières dans les cultures ?
• Quels sont les aspects reconnaissables de la couleur de la lumière selon les lieux, les saisons, et dans chaque changement subtil de la nature ?
• Ces aspects sont-ils liés aux émotions, aux états d’âme ?
• La couleur de la lumière est-elle en lien avec notre identité ?

Nous nous intéressons aussi à la perception :

• De quelle manière voyons-nous réellement ?
• Que voient nos yeux, quelles sont leurs capacités et leurs limites ?
• Quand voyons-nous ?
• Que voyons-nous ?
• S’agit-il d’émotions, de souvenirs ou de projections ?
• Que se passe-t-il lorsque nous nous perdons dans la contemplation ? »

« Cet œuvre est un hommage à la lumière qu’elle reconstruit, et à la mémoire émotionnelle des couleurs déployées par la nature sur la ligne d’horizon » conclut Paulina Villalobos.