Valérian de Luc Besson : décor et éclairage au cinéma 3D
Deux défis ont été relevés sur le film Valérian : les nouvelles techniques d’éclairage venus du spectacle et sa présentation en cinéma immersif dans les salles ICE by CGR. Après avoir vu quels choix lumière a fait le directeur de la photographie, Thierry Arbogast, pour Valérian de Luc Besson et pourquoi des LED, suite de l’article en immersion dans les décors du film, les techniques d’éclairage utilisées et les effets visuels spectaculaires.
La création des gigantesques morceaux de décors de l’univers de Valérian n’a pas été une mice affaire. Des espaces très différents comme le Big Market, Paradise Alley, ainsi que les nombreux vaisseaux spatiaux, salles de commande et autres bus volants. Si les effets visuels ont permis de rehausser et de magnifier ces décors, entièrement inspirés des croquis initiaux de la bande dessinée, le glissement entre plusieurs époques, allant des années 1970 à l’année 2740, a présenté un réel défi pour le chef décorateur. Pour concrétiser les idées de Besson, tous les départements ont dû étroitement collaborer.
Intégration de l’éclairage au décor
Comme toujours, c’est ce même travail d’équipe qui a permis d’éviter les retards techniques pendant les prises, notamment au niveau des changements de lumière.
« Il fallait absolument intégrer les lumières à tout moment sur le plateau. On a beaucoup travaillé avec le directeur de la photographie, Thierry Arbogast, et son chef électricien, ainsi qu’avec Greg Fromentin pour intégrer les lumières sur le plateau. Tout s’est intégré de cette façon ».
Hugues Tissandier, chef décorateur de Valérian
« Nous n’avons utilisé que des LED pour pouvoir changer plus facilement les lumières et leur intensité avant de commencer à tourner », poursuit le chef-décorateur. « Du coup, quand Thierry arrivait sur le plateau, il avait déjà tout ce dont il avait besoin pour les séquences à venir… et en même temps il pouvait varier les couleurs s’il le voulait. Par exemple, sur un même décor, on voulait à la fois avoir la possibilité de passer la lumière au rouge, de créer des zones noires à certains endroits, de les rallumer ensuite, et ainsi permettre plus de possibilités de mise en scène. Grâce à ça, on a pu proposer plusieurs possibilités à Luc ».
Hugues Tissandier, chef décorateur de Valérian
Technique d’éclairage scénique au cinéma
Sous les directives du chef opérateur, Thierry Arbogast, à la demande du chef décorateur, Hugues Tissandier et de Gregory Fromentin, le Gaffer du film [ndlr : le chef des électriciens, responsable de l’exécution du plan d’éclairage de la production au cinéma et à la télévision], c’est une société française, Concept K, qui « a fourni l’intégralité de la programmation lumière, les moving lights et les différents effets spéciaux pour le film » raconte Frédéric Fayard, PDG de l’entreprise. « Cela peut paraître étrange, mais le cinéma français découvre à peine les technologies du spectacle. Nous avons commencé par un test, puis enchaîné semaine après semaine, pour finalement faire tout le tournage ».
Côté matériel d’éclairage utilisé sur le film, en voici la liste non exhaustive :
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Effets visuels 3D
Comment orchestrer des scènes se déroulant dans d’innombrables lieux différents ? En bref :
- le paradis du nom de Mül,
- la planète désertique Kirian et son Big Market débordant d’activité,
- le royaume aquatique de Galana,
- la Paradise Alley,
- la Cité des Mille Planètes, Alpha, constitue le véritable centre névralgique de la galaxie et de l’action cinématographique.
Dans cette dernière, « on y trouve l’intégralité des connaissances de l’univers. C’est Wall Street, la Cité des Sciences, l’ONU, et Broadway réunis », rapporte Luc Besson. « C’est l’endroit le plus important de tout l’univers ».
Scott Stokdyk a été choisi par Luc Besson pour superviser les effets visuels du film. L’utilisation de la motion-capture a été utilisée, par exemple dans une scène emblématique ou Valérian et Laureline font la connaissance des Pearls, une espèce pacifique. Joués par des acteurs vêtus de combinaisons munies de capteurs, ils permettant aux techniciens de transformer leurs mouvements en véritables extra-terrestres en phase de post-production. De nombreuses sociétés ont travaillé en étroite collaboration et élaboré 2734 plans d’effets spéciaux pour le film. Notons :
- Weta Digital de Peter Jackson,
- Industrial Light & Magic de George Lucas,
- Rodeo FX pour Game Of Thrones,
- MocapLab, une TPE française specialisé dans le motion capture.
A suivre…
Valérian de Luc Besson : lumières de l’écran au cinéma
Approfondir le sujet
Lieu
- Cinéma CGR Lyon-Brignais
- Brignais, France
Livres
La conception lumière, appréhender le contexte, les enjeux et les acteurs
Coordonné par l’ACE et rédigé par 57 contributeurs représentatifs du projet d'éclairage, nouvel ouvrage de référence pour la conception lumière au Moniteur. |
Lumières architecturales en France, de Vincent Laganier
Les réalisations lumière les plus significatives en architecture de 1985 à 2000 en France ? Lumières architecturales en France, Vincent Laganier |
Lumière et ambiances, de Roger Narboni, Le Moniteur
Une belle réflexion sur la conception d'ambiances lumineuses, à l'intérieur des bâtiments comme à l'échelle des espaces publics. |
Cette technologie de lumière dans les salles de cinéma fait penser à ce que Philips fait sur les téléviseurs : ambientLight, je crois.
C’est une bonne idée… après, à l’inverse des téléviseurs qui font ça tout seul, là, il semble falloir que le film aient une « piste lumière » mais, en échange, cela est plus élaboré que sur les télés 😉