Verrière sur mesure à l’hôtel de la Marine de Hugh Dutton et 8’18’’
A côté de la cour d’honneur de l’hôtel de la Marine, se situe un autre espace public donnant sur l’extérieur. Mais, à la suite d’études d’ensoleillement, l’architecte Hugh Dutton fait un constat évident. La cour de l’intendant de l’hôtel de la Marine est sombre et peu éclairée par la lumière naturelle. D’où la nécessité de créer une verrière sur mesure qui apporte un éclairage naturel dans la journée.
Cour de l’intendant : verrière sur mesure
Pour le Centre des monument nationaux et Christophe Bottineau, architecte en chef des monuments historiques de 2BDM, l’objectif de la nouvelle verrière monumentale était de créer une nouvelle entrée pour le musée de l’hôtel de la Marine du CMN.
« La verrière a été placée au niveau de la corniche du deuxième étage, pour restituer la hauteur initiale du bâtiment qu’avait voulue Gabriel. Le troisième et le quatrième ayant été ajoutés par la Marine au XIXe siècle. Elle a pour objectif d’abriter nos groupes de visite mais également de rapporter de la lumière, grâce à un système de miroirs qui est placé au-dessus, à l’intérieur de cette cour qui était extrêmement sombre. »
Delphine Christophe, directrice de la conservation, Centre des monuments nationaux
« En s’inspirant du lustre central des salons de l’hôtel de la Marine et des bijoux comme un diamant qui reflètent et démultiplient la lumière pour créer un dessin qui est vivant. L’idée est de faire vivre cet espace. »
Hugh Dutton, architecte et directeur, Hugh Dutton Associés
Lumière du ciel réfléchie et diffusée
La cour de l’intendant fait 15 x 20 mètres. La verrière se présente comme une pyramide à quatre plans.
Comme pour le Panthéon de Rome, le centre est ouvert sur le ciel. La structure est densifiée sur les rives pour cacher les étages supérieurs.
Une série de lamelles de verres réfléchissantes et dépolies sont implantées de manière verticale, radiale et en suspension. Elles diffusent la lumière dans l’espace.
Ainsi, sur les faces est, sud et ouest de la cour de l’intendant, une série de miroirs sont ajoutés pour retourner la lumière du soleil.
« Le profil des poutres est triangulaire et revêtu de miroirs pour ramener la lumière à l’intérieur de la cour. Ainsi, il n’y a pas d’ombre en dessous de la poutre. C’est juste un jeu de lumière. »
Hugh Dutton, architecte et directeur, Hugh Dutton Associés
Verrière sur mesure et simulation lumière 3D
« Laya Hermelin de l’agence a fait des simulations 3D sur Internet pour trouver l’inclinaison des miroirs et des profils de structure pour avoir le maximum de lumière à l’intérieur de la cour. Sans la verrière, on part d’une tache forte de lumière en haut du mur. Avec la verrière, on obtient un jeu de reflets dans l’ensemble de la cour. La communication à travers cette petite vidéo avec le client sur un projet a été très importante. »
Hugh Dutton, architecte et directeur, Hugh Dutton Associés
La manière avec laquelle la verrière de 330 m2 mettait en valeur la lumière naturelle a séduit des Fondations Velux. Elle est mécène du projet à la hauteur de 800 000 €, soit un quart du coût des travaux de la verrière d’après l’architecte.
Éclairage de la verrière la nuit
La scénographie de la cour de l’Intendant a été conçue par les architectes Moatti-Rivière et les concepteurs lumière de 8’18’’. Ils ont proposé « un éclairage blanc froid de la verrière et blanc chaud de la cour pour créer du contraste » expliquent Emmanuelle Sébie et Rémy Cimadevilla, concepteurs lumière associés.
Pour la verrière, l’éclairage rasant s’effectue de part et d’autre des lames diffusantes qui convergent vers le centre. Deux petits projecteurs sont placés sur les rives de la structure.
La teinte est blanc froid en 4000 K. Un projecteur de 1,6 W à LED de Precision Lighting a été choisi. Il est distribué en France par Incidence Éclairage.
Les intendants, les mâts spéciaux de la cour
Pour le sol de la cour de l’intendant, des mats spéciaux en laiton ont été conçus par 8’18’’. Emmanuelle Sébie explique qu’ils regroupent « trois principes d’éclairage : indirect, fonctionnel et graphique.
Tout d’abord, une lumière indirecte sur façade permet de retrouver le socle du XVIIIe siècle dans la pierre de taille.
Ensuite, une lumière fonctionnelle, à l’avant du mât est réalisée avec de petits spots DGA entre les lamelles en laiton.
Enfin, une lumière graphique, pour donner corps à l’objet, un éclairage rasant depuis la base de la colonne révèle les percements sur toute la hauteur ».
Lustre de cour à l’hôtel de la Marine, conférence de Hugh Dutton
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Lieu
- Hôtel de la Marine
- Paris, France